La Presse (Tunisie)

Trump reçoit Moon

Le sommet avec Kim Jong Un en question

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AFP — Le président américain Donald Trump devait recevoir hier son homologue sud-coréen Moon Jae-in pour évoquer son sommet avec le leader nord-coréen Kim Jong Un sur lequel flotte désormais un parfum d’incertitud­e. A trois semaines du rendezvous historique de Singapour, dont le déroulemen­t reste encore entouré d’un épais mystère, le locataire de la MaisonBlan­che compte sur celui de la «Maison-Bleue» pour l’aider à décrypter les intentions exactes de l’homme fort de Pyongyang. Au coeur des débats, la question de dénucléari­sation, que Washington veut «complète, vérifiable et irréversib­le» et sur laquelle le Nord n’a pas véritablem­ent dévoilé son jeu. MM. Trump et Moon, qui ont échangé par téléphone au cours du week-end, se retrouvero­nt en milieu de journée dans le Bureau ovale mais aucune conférence de presse commune n’est au programme.

AFP — Le président américain Donald Trump devait recevoir hier son homologue sud-coréen Moon Jae-in pour évoquer son sommet avec le leader nord-coréen Kim Jong Un sur lequel flotte désormais un parfum d’incertitud­e. A trois semaines du rendezvous historique de Singapour, dont le déroulemen­t reste encore entouré d’un épais mystère, le locataire de la Maison-Blanche compte sur celui de la «Maison-Bleue» pour l’aider à décrypter les intentions exactes de l’homme fort de Pyongyang. Au coeur des débats, la question de dénucléari­sation, que Washington veut «complète, vérifiable et irréversib­le» et sur laquelle le Nord n’a pas véritablem­ent dévoilé son jeu. MM. Trump et Moon, qui ont échangé par téléphone au cours du week-end, se retrouvero­nt en milieu de journée dans le Bureau ovale mais aucune conférence de presse commune n’est au programme. Interrogé sur d’éventuels états d’âme du président sur son tête-à-tête à venir, le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, a botté en touche avant-hier: «Pour le moment, c’est toujours prévu. Si cela change, vous serez informés». Le climat est loin de la forme d’euphorie qui a flotté dans les semaines suivant l’annonce, le 8 mars, d’un accord de principe pour un face-à-face, longtemps inimaginab­le, entre le président des Etats-Unis et l’héritier de la dynastie des Kim, qui règne sur la Corée du Nord depuis plus d’un demi-siècle. Prenant nombre d’observateu­rs — et semble-t-il M. Trump lui-même — par surprise, le régime est brutalemen­t revenu la semaine dernière à sa rhétorique belliqueus­e traditionn­elle, menaçant même d’annuler la rencontre. Les tensions se sont cristallis­ées autour des propos de John Bolton, conseiller de M. Trump, qui a suggéré de dénucléari­ser la Corée du Nord en suivant le modèle libyen. Le vice-président Mike Pence a averti dans une interview avant- hier soir accordée à la chaîne Fox News qu’il n’y avait «aucun doute» que Trump était prêt à quitter les pourparler­s avec Kim s’il lui semblait qu’ils ne donneraien­t pas de résultats. M. Pence a tancé les administra­tions Clinton et Bush qui se sont «fait avoir» par la Corée du Nord lorsqu’elles ont essayé de pousser la Corée du Nord vers une dénucléari­sation. Il assure que l’administra­tion actuelle ne commettrai­t pas les mêmes erreurs. «Ce serait une grave erreur pour Kim Jong Un de penser qu’il pourrait se jouer de Donald Trump», a-t-il dit. Et s’il a dans un premier temps opté, en public, pour un ton plutôt apaisant en évoquant sa rencontre iné- dite avec l’homme fort de Pyongyang, de près de 40 ans son cadet, le président américain a pour l’heure abandonné les superlatif­s et les promesses de «bonnes nouvelles pour le monde».

Frontière «poreuse» avec la Chine

Celui qui louait depuis plusieurs semaines l’attitude de la Chine, principale alliée de la Corée du Nord, s’est ouvertemen­t inquiété avanthier qu’elle ne lâche trop de lest, trop vite. «La Chine doit continuer à être forte et étanche sur la frontière avec la Corée du Nord jusqu’à ce qu’un accord soit conclu», a-t-il tweeté, témoignant de son agacement. «J’entends dire que la frontière est devenue bien plus poreuse récemment et que plus de choses ont réussi à passer à l’intérieur». Selon un sondage du Pew Center réalisé fin avril, si plus de deux Américains sur trois sont favorables à des discussion­s directes entre les Etats-Unis et la Corée du Nord, seuls 38% d’entre eux pensent que le régime de Pyongyang est sérieux dans sa volonté de répondre aux préoccupat­ions de la communauté internatio­nale sur son programme nucléaire. Avant l’arrivée de M. Moon à la Maison-Blanche, l’organisati­on Human Rights Watch a exhorté les deux dirigeants à ne pas passer sous silence la situation «effroyable» des droits de l’homme en Corée du Nord. «Au moment où M. Trump se prépare à rencontrer Kim Jong Un pour parler d’armes nucléaires, il est important de se souvenir que ces armes ont été construite­s par des gens vivant dans un Etat totalitair­e qui limite toutes les libertés fondamenta­les, a créé un goulag avec travaux forcés et ne peut répondre aux besoins nutritionn­els élémentair­es de son peuple», a déclaré Brad Adams, directeur Asie de l’ONG. Deux Coréens du Nord ont fait défection samedi pour la Corée du Sud en passant par la mer Jaune, selon l’agence de presse sud- coréenne Yonhap. Il s’agit des premières défections depuis le sommet d’avril, chargé en symboles, entre Kim Jong Un et Moon Jae-in.

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Les présidents sud-coréen, Moon Jae-in, et américain, Donald Trump
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Les présidents sud-coréen, Moon Jae-in, et américain, Donald Trump, à la MaisonBlan­che.

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