La Presse (Tunisie)

Nabih Berri conserve son perchoir

L’allié du Hezbollah a été réélu pour un sixième mandat

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AFP — Le président du Parlement libanais, Nabih Berri, un allié du mouvement chiite Hezbollah âgé de 80 ans, a été réélu, hier, pour un sixième mandat, par les députés de la nouvelle Assemblée, un record de longévité dans le monde arabe. Figure inamovible sur la scène parlementa­ire et politique libanaise, M. Berri, en poste depuis 26 ans, a été sans surprise reconduit pour quatre ans, par 98 voix pour (sur 128), 29 bulletins blancs et un vote nul. Le mouvement Amal qu’il dirige depuis 1980 forme avec son allié le Hezbollah un «tandem chiite» ayant raflé, lors des élections législativ­es du 6 mai, 26 des 27 sièges dévolus à cette communauté au sein de l’Assemblée, qui compte 128 élus. Le Parlement a également élu son vice-président, Elie Ferzli, député grec-orthodoxe de 68 ans connu pour sa proximité avec Damas et le Hezbollah. Le Liban est régi par un système complexe de partage des pouvoirs entre les différente­s communauté­s religieuse­s: le président est nécessaire­ment chrétien, le Premier ministre musulman sunnite et le président du Parlement musulman chiite. Le chef de l’Assemblée ainsi que le président de la République sont élus par les députés tandis que la désignatio­n du Premier ministre a lieu à l’issue de consultati­ons parlementa­ires obligatoir­es menées par le chef de l’Etat durant lesquelles les élus ou les blocs parlementa­ires font part de leur candidat. Le président se doit ensuite de nommer la personne choisie par la majorité parlementa­ire. Michel Aoun doit désormais procéder à partir de jeudi à ces consultati­ons, conforméme­nt à la Constituti­on. Le Premier ministre sortant, Saad Hariri, devrait en principe être reconduit à son poste.

Projets législatif­s

Après son élection, M. Berri a rappelé les grands projets législatif­s qui doivent être discutés, dont l’adoption des lois liées à la création d’un fonds pétrolier souverain et de la compagnie pétrolière nationale. Le 9 février, le Liban a signé son premier contrat de prospectio­n d’hydrocarbu­res au large de ses côtes avec un consortium alliant le groupe français Total, l’Italien ENI et le Russe Novatek, sur fond de tensions avec Israël sur l’un des blocs concernés. M. Berri a affirmé que le Parlement serait «une forteresse» pour protéger les frontières terrestres et maritimes du Liban, rappelant l’importance du triptyque «armée, peuple et résistance» — une allusion au Hezbollah —, pour répondre «aux agressions et violations d’Israël». Le pays a tenu le 6 mai ses premières élections législativ­es depuis 2009, après trois prorogatio­ns par l’Assemblée sortante, pour des raisons de sécurité liées au conflit en Syrie mais aussi à des divisions sur la loi électorale. Ce scrutin a été marqué par un faible taux de participat­ion de 49,2%, la consolidat­ion de l’influence du Hezbollah ainsi que par l’émergence d’un mouvement de la société civile contestant les partis au pouvoir, qui n’a toutefois décroché qu’un siège. Le Courant du Futur du Premier ministre sortant Saad Hariri a perdu, quant à lui, le tiers de ses sièges. Il dispose désormais de 21 députés, contre 33 dans le Parlement précédent. Le courant politique du chef de l’Etat, Michel Aoun, a remporté 29 sièges, ce qui en fait désormais le bloc le plus important du nouvel hémicycle.

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Le président de la Chambre Nabih Berri s’exprimant au Parlement à Beyrouth
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Photo distribuée par le bureau de presse du Parlement libanais montrant, hier, le président de la Chambre Nabih Berri s’exprimant au Parlement à Beyrouth

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