La Presse (Tunisie)

A la mémoire du faiseur d’images

Un chef opérateur hors pair, d’un sérieux et d’une rigueur exemplaire­s, qui a formé toute une génération de réalisateu­rs et d’opérateurs. C’est un artiste humble toujours à l’écoute de ses collègues et dont les cours et les ateliers de formation qu’il dir

- S.R.

«Ali Ben Abdallah est un personnage qui ne se reproduira pas dans l’histoire de la cinématogr­aphie» , c’est en ces termes que Chiraz Laâtiri, directrice générale du Centre national du cinéma et de l’image, a ouvert la soirée d’hommage au chef opérateur feu Ali Ben Abdallah, organisée lundi 21 mai, par la cinémathèq­ue tunisienne à la salle Sophie El Goulli, dans le cadre du programme de Ramadan de la Cité de la culture. «C’est mon compagnon de route. Ensemble, nous avons surmonté la plupart des obstacles pour réaliser nos voeux les plus chers et ensemble nous continuero­ns le chemin, même après son départ ». C’est avec ces phrases chargées d’émotion que sa veuve, la réalisatri­ce Sarra Laâbidi a introduit son témoignage sur la vie et l’oeuvre de son mari et complice avec lequel elle a partagé la vie et la passion du cinéma. « Je me rappelle encore de notre conversati­on lors de notre retour du Kef après une journée de tournage particuliè­rement pénible. Trois heures durant, Ali n’a pas arrêté d’évoquer ses souvenirs d’enfant, de parler de son travail, de ses amis et ses compagnons de route, de son passage à la télévision tunisienne. Il avait de grands rêves. Il a réussi à en réaliser quelques-uns», a-t-elle fait savoir. Les amis, collègues, étudiants et membres de la famille d’Ali Ben Abdallah ont envahi à cette occasion la salle Sophie El Goulli par respect à l’Homme et à son parcours exemplaire dans le domaine de l’image et du cinéma, et pour célébrer cette soirée dédiée aussi à tous les chefs opérateurs et technicien­s du cinéma. Parmi les présents, Abdellatif Ben Ammar, Tarak Ben Abdallah, Mohamed Maghraoui, Mohamed Dammak, Ahmed Bennis, Mohammed Ali Nahdi et plusieurs autres figures emblématiq­ues de la culture qui ont donné à leur tour leur témoignage sur le «cher disparu» de cinéma tunisien. Ali Ben Abdallah est un chef opérateur hors pair, d’un sérieux et d’une rigueur exemplaire­s qui a formé toute une génération de réalisateu­rs et d’opérateurs. C’est un artiste humble toujours à l’écoute de ses collègues et dont les cours et les ateliers de formation qu’il dirige sont très suivis par les étudiants et les profession­nels. C’est un profession­nel qui ne badine pas avec la profession qu’il a érigée en passion. Cet hommage à Ali Ben Abdallah a été une opportunit­é pour les passionnés de cinéma et les étudiants d’échanger leurs connaissan­ces et expérience­s dans une ambiance très conviviale.

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Sarra laâbidi rend hommage à Ali Ben Abdallah

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