La Presse (Tunisie)

Panda ou iguane bleu: pas que de mauvaises nouvelles dans la nature

Une manière de conjurer la sixième extinction de masse? Les mesures de sauvegarde ici rapportées ne nous sauveront pas d’une diminution globale de la biodiversi­té. Mais elles prouvent, par l’exemple, leur efficacité.

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Panda géant, iguane bleu ou crécerelle de Maurice : le destin de certaines espèces menacées «prouvent» que les mesures de sauvegarde peuvent marcher, signe encouragea­nt dans un monde où la faune et la flore déclinent à une vitesse sans précédent. Une extinction de masse très rapide... Replantati­on de cèdres du Liban, réintroduc­tion en Russie de bécasseaux spatules, tortues vertes suivies par satellite en Australie... Les programmes de conservati­on permettent parfois de ralentir le déclin souvent provoqué par l’homme et même parfois de l’inverser. C’est le message que veut faire passer mardi l’Union internatio­nale pour la conservati­on de la nature (UICN) en cette journée internatio­nale de la biodiversi­té. La fameuse «liste rouge» compilée par l’organisati­on est «la» référence en ce qui concerne les espèces animales et végétales menacées d’extinction. Elle met en lumière la situation dramatique d’une Terre confrontée à la sixième extinction de masse, beaucoup plus rapide que les cinq autres qui l’ont touchée depuis un demi-milliard d’années. ... Mais la conservati­on peut fonctionne­r. Mais «du cèdre du Liban au grand hapalémur (lémurien, NDLR), des histoires prouvent que la conservati­on marche», préfère mettre en avant mardi l’UICN. «La sixième extinction est en marche» mais «ces réussites en matière de conservati­on montrent qu’il y a encore un espoir pour l’avenir de notre planète», a renchéri le patron de la «liste rouge» Craig Hilton-Taylor.

1.864 pandas géants en vie

L’emblématiq­ue panda géant a ainsi vu sa population passer de 1.216 en 1988 à 1.864 en 2014, permettant de le sortir de la catégorie «en danger», même s’il reste «vulnérable». Mais «les efforts doivent continuer», le changement climatique menaçant les bambous dont il se nourrit, insiste l’UICN. Grâce à la réintroduc­tion d’iguanes bleus élevés en captivité sur l’île de Grand Cayman, l’espèce n’est plus «en danger critique», mais seulement «en danger» depuis 2012 et le nombre de reptiles continue d’augmenter. Les crécerelle­s de Maurice, de 4... à 400 individus. En 1974, les crécerelle­s de Maurice, avec seulement quatre individus, étaient proches de l’extinction. Aujourd’hui, ces rapaces sont environ 400 : une des réussites les plus importante­s au monde en matière de sauvegarde des oiseaux, note l’UICN. Sur l’île voisine de Rodrigues, la roussette éponyme est passée d’une centaine d’individus dans les années 1970 à plus de 25.000, grâce à la reforestat­ion. Quant au grand hapalémur, de la famille des lémuriens, il était considéré comme éteint avant sa «redécouver­te» en 1986 dans une région de Madagascar. Et même s’il est toujours «en danger critique», les mesures de sauvegarde «ont des effets positifs». Et en Ethiopie, l’habitat du loup d’Abyssinie, carnivore le plus menacé d’Afrique, est désormais en très grande partie protégé, même si les efforts de préservati­on du canidé ont été mis à mal par les maladies transmises par les chiens domestique­s.

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Grâce à la réintroduc­tion d’iguanes bleus sur l’île de Grand Cayman, l’espèce n’est plus «en danger critique», mais seulement «en danger» depuis 2012

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