La Presse (Tunisie)

Les conditions environnem­entales à l’origine du gros cerveau de l’homme

Depuis les australopi­thèques jusqu’aux homo sapiens, le cerveau de l’homme n’a cessé de grossir. Des chercheurs ont avancé que cette évolution, propre à l’homme, était le résultat des difficulté­s environnem­entales qu’il n’a cessé de rencontrer au cours de

-

Comparé à celui de ses prédécesse­urs hominidés, le cerveau de l’homo sapiens a plus que triplé. Selon une des théories fréquemmen­t évoquées, le cerveau humain a évolué ainsi quand l’homme s’est vu confronté à une vie sociale de plus en plus complexe. Mais comme pour l’oeuf et la poule, il est difficile de déterminer qui est arrivé en premier. L’homme, contraint de coopérer avec ses semblables, a vu son cerveau grossir ou un cerveau plus gros lui a permis de mettre en place des relations sociales et culturelle­s plus complexes ? Pour démêler les causes des conséquenc­es, Mauricio GonzalezFo­rero et Andy Gardner, de l’université de St-Andrews au RoyaumeUni, ont mis au point un modèle permettant de simuler l’évolution du cerveau dans différente­s situations (écologique­s, sociales, de conflits entre les individus ou entre les groupes...) et ainsi de mettre en évidence quel contexte aboutit à un cerveau de la taille de celui de

l’homo sapiens. «Nous avons constaté que le cerveau de l’homme augmente quand ce dernier est confronté à des pro

blèmes dus à son milieu naturel» , explique Mauricio Gonzalez-Forero, coauteur de l’étude publiée mercredi dans la revue Nature. Ces difficulté­s ont forcé notre espèce à constammen­t trouver de nouvelles solutions pour se nourrir même «dans la vaste savane africaine où l’environnem­ent change de façon saisonnièr­e» ou pour stocker l’eau, conserver et trans- former la nourriture (notamment en parvenant à maîtriser le feu). Si les conditions environnem­entales difficiles semblent être le principal moteur de l’évolution de notre cerveau, il faut y ajouter aussi la capacité d’apprendre des autres ou de nos propres expérience­s. «Nos résultats suggèrent que c’est l’interactio­n entre les difficiles conditions environnem­entales et la culture qui a déterminé la taille du cerveau humain» , conclut Mauricio Gonzalez-Forero.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia