Où allons-nous ?
C’était l’événement ! La photo marquant la «réconciliation ( ?!)» entre la ministre de la Jeunesse et des Sports et le président de la Fédération tunisienne de football a fait le tour des rédactions. Mais, en fait, sur quoi pouvaient-ils ne pas être d’accord au point de se bouder et de se réconcilier ? Chacun fait son travail. La fédération gère son football professionnel et amateur, forme ses techniciens, encadre comme il se doit ses jeunes (ils sont qualifiés partout), sort des promotions d’arbitres aussi valeureuses les unes que les autres.
Nous voyons chaque semaine l’apport de cet effort avec un football professionnel qui progresse (nous sommes classés 14es !) à pas de géant, avec des clubs qui respirent la bonne santé. Des clubs qui tournent comme des mécaniques bien huilées, sans dettes ni grèves et scandales, des sections jeunes qui annoncent encore plus de progrès ou de résultats plus performants. Les catégories U17, U19 qui dominent et imposent leurs qualités et leur niveau. Ils trônent allégrement au sommet de l’Afrique et qui, à plus ou moins brève échéance, bousculeront la hiérarchie mondiale.
Des clubs florissants qui mettent du baume aux coeurs de tous les puristes et qui tiennent leurs boutiques sans aucun problème, en respect d’un statut professionnel soigneusement étudié et répondant aux conditions économiques, financières et sociales du pays. Des clubs qui sont cités en exemple par la Fifa dont les commissions reçoivent régulièrement les doléances et les traitent avec un plaisir évident et même beaucoup de respect, pour leur bonne gouvernance et leur organisation.
Un football qui s’enrichit de semaine en semaine avec des terrains de niveau international et qui donnent aux joueurs l’envie d’évoluer en offrant des spectacles loués par des pratiquants qui avouent avoir de la chance de pouvoir démontrer leur niveau tactique et technique, avec des entraîneurs tranquillement installés sur des chaises musicales, heureux de leur sort et forcément sereins pour leur avenir.
Un football qui donne la priorité aux jeunes dont les compétitions se déroulent dans un anonymat poignant, au point que cette discrétion gêne les plus dévoués à ce sport. Des installations en piteux état, des équipements approximatifs, un arbitrage de fortune et des dirigeants parachutés