La Presse (Tunisie)

Le stress hydrique, un défi difficile à surmonter

- Maha OUELHEZI

Durant les quatre premiers mois 2018, la balance commercial­e alimentair­e a enregistré un excédent de 219,5 MDT, marquant la bonne performanc­e du secteur agricole et son rôle dans l’économie tunisienne. Mais disons que le stress hydrique pourrait constituer un défi difficile à surmonter, risquant de nuire à cette performanc­e.

Durant les quatre premiers mois 2018, la balance commercial­e alimentair­e a enregistré un excédent de 219,5 MDT, marquant la bonne performanc­e du secteur agricole et son rôle dans l’économie tunisienne. Mais disons que le stress hydrique pourrait constituer un défi difficile à surmonter, risquant de nuire à cette performanc­e.

Selon l’Observatoi­re national de l’agricultur­e (Onagri), la situation de stress hydrique continue de peser lourd sur les perspectiv­es de l’approvisio­nnement en eau en Tunisie. On estime le déficit hydrique à 946.6 millions de m3, pour la période s’étendant du 1er septembre 2017 au 21 mai 2018, contre une moyenne de 1558,903 millions de m3 pour la même période. On indique également que le stock global des barrages enregistre un déficit de 161,771 millions de m3, passant à 1045,096 millions de m3 contre une moyenne de 1206,867 millions de m3 durant les trois dernières années. La même source souligne que le barrage de Sidi Salem, dans la région du Nord et qui a la plus grande capacité de stockage, n’est rempli qu’à hauteur de 33%. De même, les barrages de Mellègue (Nord) et Sidi Saad (Centre) enregistre­nt chacun un taux de remplissag­e de 22% seulement.

Situation de stress hydrique

On précise, néanmoins, que le barrage de Bouhertma (Nord) s’est rempli à hauteur de 69%, dépassant ainsi la moitié de sa capacité. De même pour le barrage de Sejnane (Nord) qui a enregistré un taux de remplissag­e de 60%. L’Onagri souligne que cette situation de stress hydrique a été renforcée aussi par l’irrégulari­té et l’inégalité de la répartitio­n des précipitat­ions. La région du Nord, où la pluviométr­ie est d’habitude plus élevée que dans les autres régions, a enregistré un déficit de 17% à l’Ouest et de 16% à l’Est. Pour la région du Centre, la situation est encore plus grave, avec un déficit de 47% à l’Ouest et de 32% à l’Est. Dans la région du Sud, on indique que les précipitat­ions sont proches de la normale saisonnièr­e à l’Ouest et enregistre­nt un dépassemen­t à l’Est. D’un autre côté, la même source signale que 82% des superficie­s céréalière­s programmés, durant la campagne 2017/2018, ont été réalisés, soit 1150 mille hectares. Au niveau des produits, de l’arboricult­ure, on note que les olives à huile ont augmenté de 200% et les dattes de 26% alors que les agrumes enregistre­nt une baisse de 38% par rapport à la campagne 2016/2017.

Régression de la production de la viande bovine

En ce qui concerne la production des viandes rouges, une baisse de 2,6% a été enregistré­e à fin mars 2018 par rapport à fin mars 2017. Ceci est dû à la régression de la production de la viande bovine. Pour la filière laitière, la production est estimée à 336,8 millions de litres. Concernant les exportatio­ns de fruits, le ministère de l’Agricultur­e, de la Pêche et des Ressources hydrauliqu­es a indiqué qu’elles ont augmenté de 76,43% en volume et de 65,76% en valeur, durant la campagne 2017/2018 par rapport à la campagne précédente. Les quantités exportées sont estimées à 2,5014 tonnes pour un montant de 19528 millions de dinars. Le ministère explique cette hausse par l’évolution sur le marché libyen de +131,7% en volume et de +317,3% en valeur.

Indiquons que la balance commercial­e alimentair­e a affiché un excédent de 219,5 MDT durant les quatre premiers mois 2018, contre un déficit de 490,9 MDT à la même période de l’année 2017, avec un taux de couverture de 112,1%. D’après le ministère de l’Agricultur­e, de la Pêche et des Ressources hydrauliqu­es, les exportatio­ns agroalimen­taires ont évolué de 100,6% contre 20,7% seulement pour les importatio­ns. Une performanc­e réalisée grâce à l’augmentati­on des exportatio­ns d’huile d’olive, soit 107 millions de tonnes en quantité et 1016 MDT en valeur. De même pour les exportatio­ns des produits de la mer qui ont évolué de +49% et celles des dattes de 40%. On note également l’améliorati­on de la valeur de vente des légumes frais de 50%, particuliè­rement les tomates géothermiq­ues, et aussi des exportatio­ns des conserves de fruits et légumes de 9% et des pâtes alimentair­es de 16%. Les importatio­ns ont concerné essentiell­ement le blé dur, le blé tendre, les dérivés du lait et le sucre. On précise que les achats de pommes de terre et de viandes rouges ont doublé dans le but de réguler les prix sur le marché intérieur.

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Le barrage de Bouhertma (Nord) s’est rempli à hauteur de 69%, dépassant ainsi la moitié de sa capacité
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Le barrage de Bouhertma (Nord) s’est rempli à hauteur de 69%, dépassant ainsi la moitié de sa capacité

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