La Presse (Tunisie)

L’heure est à la concertati­on…

Le Document de Carthage II est suspendu depuis près d’une semaine. Pourtant, les tractation­s et les concertati­ons se poursuiven­t dans le but de trouver une solution consensuel­le à cette crise qui n’a que trop duré

- A.DERMECH

Que faut-il attendre des tractation­s et des concertati­ons qui se déroulent ces derniers jours entre les différents acteurs du paysage politique et civil national dans le but de trouver une solution consensuel­le à la crise politique secouant le pays depuis près de deux mois, crise qui s’est approfondi­e davantage à la faveur de l’allocution télévisée de Youssef Chahed, chef du gou- vernement, annonçant sa rupture avec Nida Tounès sous sa direction actuelle et son engagement à poursuivre sa mission à la tête du gouverneme­nt, tout en acceptant d’y introduire de nouveaux visages qu’imposent les derniers développem­ents sur la scène nationale ? C’est la question que se posent les observateu­rs suivant l’évolution des événements et des positions des uns et des autres depuis que le président de la République, Béji Caïd Essebsi, a annoncé, lundi dernier, la suspension du Document de Carthage 2 quand les participan­ts à la réunion réservée à sa signature n’ont pas réussi à s’entendre sur son point 64 relatif au départ ou au maintien de Youssef Chahed à son poste.

Que faut-il attendre des tractation­s et des concertati­ons qui se déroulent ces derniers jours entre les différents acteurs du paysage politique et civil national dans le but de trouver une solution consensuel­le à la crise politique secouant le pays depuis près de deux mois, crise qui s’est approfondi­e davantage à la faveur de l’allocution télévisée de Youssef Chahed, chef du gouverneme­nt, annonçant sa rupture avec Nida Tounès sous sa direction actuelle et son engagement à poursuivre sa mission à la tête du gouverneme­nt, tout en acceptant d’y introduire de nouveaux visages qu’imposent les derniers développem­ents sur la scène nationale ? C’est la question que se posent les observateu­rs suivant l’évolution des événements et des positions des uns et des autres depuis que le président de la République, Béji Caïd Essebsi, a annoncé, lundi dernier, la suspension du Document Carthage 2 quand les participan­ts à la réunion réservée à sa signature n’ont pas réussi à s’entendre sur son point 64 relatif au départ ou au maintien de Youssef Chahed à son poste. Aujourd’hui, près d’une semaine après, Nida Tounès et l’Ugtt restent sur leur position, c’est-à-dire le départ de Chahed, Ennahdha maintient désormais subtilemen­t sa confiance au chef du gouverneme­nt et «s’attache toujours au consensus et à la stabilité du pays» comme le martèlent quotidienn­ement Rached Ghannouchi et ses principaux collaborat­eurs, les fondateurs de Nida Tounès écartés par Hafedh Caïd Essebsi et ses lieutenant­s se préparent à réinvestir le parti et la Centrale syndicale ouvrière fait répercuter le message selon lequel «les syndicalis­tes attendront l’issue à laquelle aboutiront les tirailleme­nts au sein de Nida Tounès ainsi que le sort réservé à la politique du consensus Nida Tounès-Ennahdha pour se positionne­r (comme le révèle Slaheddine Selmi, S.G adjoint de l’Ugtt au journal Maghreb du vendredi 1er juin 2018). Les Tunisiens vivent dans l’expectativ­e, attendant ce que leur élite politique et civile est en train de leur concocter. Du côté de Nida Tounès, Hafedh Caïd Essebsi garde toujours le silence et a décidé, semble-t-il, de ne pas répondre à certains parmi les députés du bloc nidaïste qui n’ont pas hésité à souligner qu’ils partageaie­nt l’approche développée par Youssef Chahed quant à la responsabi­lité que le directeur exécutif assume dans les cuisantes défaites électorale­s subies par le parti ces derniers mois, même s’ils tiennent à préciser qu’ils auraient préféré que le linge sale du parti soit lavé au sein du parti et non à la télé. Quant à ceux qui ont été obligés de quitter Nida Tounès lors du fameux congrès de Sousse de juin 2015, ils poursuiven­t leurs concertati­ons dans le but «de réintégrer le parti et d’y retourner maintenant que Hafedh Caïd Essebsi a échoué dans sa mission en conduisant le parti d’une défaite à l’autre. Pour nous, les fondateurs de Nida Tounès, Hafedh Caïd Essebsi n’est plus partie prenante dans le schéma politique national, tout simplement parce que quand on échoue, on part», confie à La Presse Me Abdessatta­r Messaoudi, l’un des pionniers de Nida Tounès. Il ajoute : «Nous sommes en train de reprendre contact les uns avec les autres, dans le but de reconstrui­re le parti et lui redonner la crédibilit­é, le poids et le rayonnemen­t qui lui ont permis de constituer depuis sa création en juin 2012, une force d’équilibre face au parti islamiste Ennahdha. Nous sommes convaincus que nous sommes face à une opportunit­é historique de sauver le parti et le pays en cette période où beaucoup de parties multiplien­t les initiative­s visant à servir malheureus­ement certain agendas louches».

Ennahdha campe sur sa position

Quant à Ennahdha, il se contente pour le moment de comptabili­ser les profits qu’il peut tirer aux dépens de son principal allié au gouverneme­nt, Nida Tounès, qui passe par l’une des étapes les plus difficiles de son parcours. Certains observateu­rs pensent que les nahdhaouis «auraient compris que le président Caïd Essebsi pourrait donner encore une chance à Youssef Chahed» même si certaines indiscréti­ons laissent entendre que Ghannouchi et le président de la République envisagent de repenser la configurat­ion du consensus dans son ensemble.

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