La Presse (Tunisie)

Un caractère bien trempé

Le Onze tunisien s’est certes forgé une personnali­té. Mais il doit redoubler de prudence et d’attention en défense

- Khaled KHOUINI

Le Onze tunisien s’est certes forgé une personnali­té. Mais il doit redoubler de prudence et d’attention en défense.

Stade du Servette de Genève, 14.000 spectateur­s, Arbitrage hésitant du Suisse Alain Bieri. Tunisie-Turquie 2- 2 ( 0- 0). Expulsion de Cenk Tosun. Buts de Tosun à la 54’, Badri (56’), Ferjani Sassi (79’) et Soyuncu à la 90’. Tunisie : Hassan, Syam Ben Youssef, Meriah, Ali Mâaloul (Haddedi), Bronn (Naguez), Skhiri (Chaâlali), Sassi, Khaoui (Ben Amor), Badri, Sliti (Khelifa), Fakhreddin­e Ben Youssef (Srarfi) Turquie : Serkan, Ozbayrakli, Kaldirim, Soyuncu, Ayhan, Yokuslu, Tosun, Yazici, Tekdemir, Under, Kahveci

Après un nul encouragea­nt et une prestation rassurante face au Portugal, champion d’Europe en titre, la Tunisie se devait de confirmer devant la Turquie, un adversaire toujours aussi coriace, même s’il n’a pas composté son ticket pour la Russie. La Turquie, parlons-en d’ailleurs. La sélection dirigée par le Roumain Lucescu a quelque peu perdu de sa superbe depuis quelque temps. Classée 37e sur l’échiquier mondial, la Turquie est actuelleme­nt en période de transition. A cet effet, le sélectionn­eur Lucescu n’a pas fait appel à plus d’un taulier pour le test face à la Tunisie. En clair, il manquait quatre joueurs de base dont Arda Turan (FC Barcelone) et Nuri Sahin (Dortmund). On en vient aux Aigles de Carthage maintenant, 14e nation au classement Fifa. Nabil Mâaloul a opté pour un 4-4-3 classique avec Syam Ben Youssef et Yassine Meriah dans l’axe, Ali Mâaloul et Dylan Bronn sur les flancs. Skhiri en sentinelle axiale aux côtés de Ferjani Sassi (capitaine) et le remuant Seif Khaoui. Et, enfin, un trident offensif composé de Fakhredinn­e Ben Youssef en pointe, et le tandem Badri- Sliti sur les couloirs, sans omettre de signaler que ce duo a permuté à plusieurs reprises. Un plan de jeu porté vers l’avant et des intentions claires d’ailleurs dès le début du match. Les consignes de Nabil Mâaloul étaient donc sans équivoque, et la Tunisie a d’ailleurs monopolisé le cuir dès le coup d’envoi (80% de possession durant le premier quart d’heure). En face, la Turquie s’est par contre montrée attentiste au coup d’envoi, même si les contres éclairs des locaux ont alerté les nôtres à deux reprises. Chapitre orientatio­n du jeu, la Turquie a aussi évolué en 4-3-3 avec Ozbayrakli et Kaldirim sur les flancs, Soyuncu et Ayhan au coeur de la défense, Yokuslu en tant que pivot axial, Kahveci à gauche, Tekdemir à droite, et le redoutable avant -centre Tosun en pointe avec les deux ailiers que sont Yazici et Under. Volet faits saillants de la première mi-temps, c’était quelque peu poussif des deux côtés quoique les deux équipes auraient pu prendre l’avantage par moments. La première alerte est à l’actif de la Turquie vers la 5’ de jeu. Après un siège relatif des bases Turcs, sur le contre, la Tunisie se fait surprendre par la vivacité du joueur d’Everton, Cenk Tosun mais Moez Hassan veille au grain. On note un léger flottement défensif tunisien sans dommage toutefois. 12’, la Tunisie allume sa première mèche. Une chevauchée, une balle en retrait mais Fakhreddin­e Ben Youssef bien placé tergiverse et se fait subtiliser le cuir. La Tunisie insiste et à la 18’, la frappe sèche de Seifeddine Khaoui est déviée en corner par le portier turc. La Turquie accuse le coup mais se montre entreprena­nte sur contre, aidée il faut dire par les hésitation­s de notre défense. 20’, nouvelle erreur de l’arrière-garde tunisienne mais la frappe de Yazici passe à côté de la cage de Moez Hassen. 29’, l’arbitre prive la Tunisie d’un penalty régulier suite au fauchage de Badri dans la surface. Le tournant du match n’a donc pas eu lieu mais la Tunisie reste concentrée et impliquée dans le jeu. 40’, l’arbitre suisse refuse un but à la Tunisie pour cause de hors-jeu. On en restera là pour ce premier half.

Badri, le détonateur

De retour des vestiaires, Nabil Mâaloul garde les mêmes, tout comme son alter ego roumain. A l’inverse du premier half, c’est la Turquie qui prend les devants. 52’, sortie payante de Moez Hassen devant Under. Sentant un passage à vide, Mâaloul incorpore Mohamed Amine Ben Amor à la place de Seif Khaoui vers la 53’ de jeu. La Tunisie avance d’un cran mais s’expose tout de même. La minute qui suit, l’arbitre siffle un penalty imaginaire pour la Turquie alors que Skhiri n’a commis aucune erreur fatale. Le penalty est transformé par Cenk Tosun à la 54’. Cette ouverture du score quelque peu injuste a toutefois galvanisé le Onze tunisien. 57’, Anis Badri décoche un missile. Le gardien est battu, la Tunisie revient dans le match. L’insolite du match se produit à l’heure de jeu. Cenk Tosun est expulsé après une altercatio­n avec un supporter turc. La Turquie joue en infériorit­é numérique et la Tunisie en profite pour s’installer dans le camp d’en face. Les hommes de Mâaloul poussent mais tombent sur un os. 69’, la frappe de Ferjani Sassi fuse au-dessus des montants de Serkan Kirintili. 70’, Ellyes Skhiri cède sa place à Bassem Srarfi. Dans la foulée, Fakhreddin­e Ben Youssef est remplacé par Saber Khalifa et Hamdi Naguez prend la place de Dylan Bronn. On joue la 79e minute quand le capitaine Ferjani Sassi place un pointu qui ricoche sur le poteau et trompe le portier turc. La Tunisie mène et la Turquie constate les dégâts. 83’, Ghailane Chaalali remplace Naim Sliti et Oussema Haddadi relève Ali Maaloul. On se dirigeait vers une victoire de la Tunisie quand une faute d’inattentio­n est payée cash. Avec 60% de possession, la Tunisie a dominé. Elle méritait de gagner sur l’ensemble du match. Un test plus que positif mais il faudra corriger le placement défensif…

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Ferjani Sassi, auteur du 2ème but
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Ferjani Sassi, auteur du 2ème but
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