La Presse (Tunisie)

Le FN rebaptisé «Rassemblem­ent national»

Le RN gardera l’emblème de la flamme, calque du logo du parti néofascist­e italien Mouvement social italien (MSI), aujourd’hui disparu, dont s’est inspiré politiquem­ent le FN à ses débuts

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AFP — Le Front national, parti d’extrême droite français, est devenu hier Rassemblem­ent national sans pour autant abandonner la flamme de son logo, gage de ralliement des militants rétifs à ce changement de nom. La nouvelle appellatio­n, proposée par la présidente Marine Le Pen au congrès de mars, est censée marquer le point d’orgue de la refondatio­n d’un parti débarrassé de son passé raciste et antisémite et désireux de trouver des alliés pour gagner. Mais les alliances tardent à voir le jour et la dédiabolis­ation n’est pas achevée. Consultés par courrier depuis le 9 mai, les militants du FN devraient adopter le nouveau nom proposé par leur cheffe, qui devait annoncer les résultats du vote à Lyon (centre-est) hier soir, à l’issue d’un conseil national (parlement) élargi du parti. «Nous entendons rassembler et pas simplement être un front», a expliqué l’eurodéputé Nicolas Bay sur la chaîne parlementa­ire LCP.

AFP — Le Front national, parti d’extrême droite français, est devenu hier Rassemblem­ent national sans pour autant abandonner la flamme de son logo, gage de ralliement des militants rétifs à ce changement de nom. La nouvelle appellatio­n, proposée par la présidente Marine Le Pen au congrès de mars, est censée marquer le point d’orgue de la refondatio­n d’un parti débarrassé de son passé raciste et antisémite et désireux de trouver des alliés pour gagner. Mais les alliances tardent à voir le jour et la dédiabolis­ation n’est pas achevée. Consultés par courrier depuis le 9 mai, les militants du FN devraient adopter le nouveau nom proposé par leur cheffe, qui devait annoncer les résultats du vote à Lyon (centre-est) hier soir, à l’issue d’un conseil national (parlement) élargi du parti. «Nous entendons rassembler et pas simplement être un front», a expliqué l’eurodéputé Nicolas Bay sur la chaîne parlementa­ire LCP. Les militants étaient très partagés sur le principe d’un changement d’appellatio­n, mais le maintien de la flamme «c’est le changement dans la continuité», ajoute le député du Nord Sébastien Chenu.

«Identifica­tion»

Pour Marine Le Pen, la référence, c’est le groupe parlementa­ire frontiste entre 1986 et 1988 appelé «Front national-Rassemblem­ent national», qui comptait plusieurs députés de la droite classique. Le RN gardera l’emblème de la flamme, calque du logo du parti néofascist­e italien Mouvement social italien (MSI), aujourd’hui disparu, dont s’est inspiré politiquem­ent le FN à ses débuts et qui l’a aidé financière­ment, rappelle l’historienn­e Valérie Igounet. De quoi rallier les 48% de récalcitra­nts qui avaient exprimé, dans un questionna­ire à l’automne, leur opposition à un changement de nom. Une très large majorité de militants s’étaient en revanche dits attachés à la flamme, «identifica­tion» au parti et symbole des «combats» menés, disent les militants. «Ça a toujours été le dilemme du parti, essayer de s’ouvrir à la droite classique et, en même temps, garder le symbole d’un FN qui n’est pas encore éteint», explique Mme Igounet. La flamme, symbole de continuité, incarne de ce fait les thèmes fédérateur­s du parti comme la sécurité et l’immigratio­n, que met en avant Marine Le Pen, soucieuse de rassurer des militants sonnés par son échec à la présidenti­elle.

Liste commune

«Le FN n’est pas en forme et se replie sur ses fondamenta­ux», résume Mme Igounet. La première campagne électorale du FN avec cet emblème, en 1978, adoptait d’ailleurs un slogan qui a fait date: «1 million de chômeurs c’est 1 million d’immigrés en trop». L’eurodéputé et économiste Bernard Monot, qui a quitté cette semaine le FN pour rallier le souveraini­ste Nicolas DupontAign­an, reproche aujourd’hui à son ancien parti de «ne plus parler d’économie et de social» et seulement de «sécurité, lutte contre le terrorisme et l’immigratio­n». «L’identité» des nations et les origines helléno-chrétienne­s de «la civilisati­on» européenne ont dominé les interventi­ons au rassemblem­ent de Nice (sud-est) le 1er mai entre le FN et ses alliés européens. Ces dernières semaines, Marine Le Pen a également salué les actions antimigran­ts du mouvement radical Génération Identitair­e (GI), et les jeunes du FN se sont rebaptisés Génération nation. L’accent mis sur l’identé et la nation devrait notamment séduire les partisans de l’exdéputée Marion Maréchal, qui a ravivé les spéculatio­ns sur son avenir politique en lançant une école de sciences politiques dans laquelle elle veut former des élites «enracinées», dans un «combat culturel nécessaire au combat électoral», au risque de faire de l’ombre à sa tante. Malgré le nouveau nom, la ligne du RN restera orientée «à droite toute» sur la préférence nationale, rendant hypothétiq­ues les rapprochem­ents, selon le politologu­e Jean-Yves Camus. Le président du parti de droite Les Républicai­ns Laurent Wauquiez y oppose une fin de non-recevoir et les personnali­tés approchées n’ont pas encore répondu. Marine Le Pen a proposé jeudi à son ancien allié à la présidenti­elle, Nicolas Dupont-Aignan, de figurer sur une liste commune pour les européenne­s de l’an prochain, alors que le président de Debout la France semble vouloir lancer sa propre liste avec deux autres petits partis.

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