La Presse (Tunisie)

Retour à la case départ

- K.F.

Après la révolution, le service militaire n’a jamais été aussi sollicité. Nombreux sont ceux qui sont passés par là. En 2011, ils étaient plus de 10 mille jeunes inscrits au CRCM de Béja, affichant ainsi un pic historique. Mais, cela n’a pas duré. Cet engouement n’étant, en fait, qu’une sensation éphémère de dévouement. Quatre ans après, retour à la case départ, la réticence s’empare de nouveau de nos jeunes.

Accomplir son service national, un devoir certes sacré. Toute personne ayant atteint 20 ans, âge légal pour passer sous les drapeaux dans l’une des unités des forces armées, doit répondre à l’appel solennel, celui de la mère patrie. Selon la loi, nul n’est censé s’en abstenir, sauf en cas de force majeure liée, entre autres, à la santé ou à des engagement­s scolaires. A l’instar des quatre centres régionaux de conscripti­on et de mobilisati­on (CRCM) de Tunis, Sousse, Gabès et de Kasserine, celui de Béja, abrité à la caserne militaire de la place, fait ce qu’il faut pour bien accueillir les jeunes recrues. Ceux-ci s’y présentent, volontaire­ment, pour intégrer les rangs de l’armée. Dès qu’on y met les pieds, tout va changer. Entraîneme­nts, maniement d’armes, discipline militaire, le candidat doit s’acclimater à son nouvel environnem­ent. Après la révolution, le service militaire n’a jamais été aussi sollicité. Nombreux sont ceux qui sont passés par là, afin d’honorer leur engagement patriotiqu­e. En 2011, ils étaient plus de 10 mille jeunes inscrits au CRCM de Béja, affichant ainsi un pic historique. Soit, un grand respect accordé à l’armée. Mais, cela n’a pas duré dans le temps. Cette marque de zèle n’étant, en fait, qu’une sensation éphémère de dévouement et d’appartenan­ce. Quatre ans après, retour à la case départ. Très vite, la réticence s’empara de nos jeunes, laissant produire, partout, un effet domino. Au même centre de Béja, leur nombre s’est vu, alors, réduire : à peine 500. Seulement qu’en 2016-2017, l’enrôlement des candidats revêtait un caractère exceptionn­el. Leur passage sort de l’ordinaire, n’ayant pas obéi au régime habituel des quatre sessions de conscripti­on de mars, juin, septembre et décembre. Il s’agissait d’une mesure ministérie­lle adoptée dans le cadre de la promotion de l’emploi des diplômés, portant sur 12 mille nouveaux recrutemen­ts à l’échelle nationale. D’ailleurs, plus de 3 mille jeunes recrues ont été admises audit centre de Béja. Ce fut, ainsi, une décision conjonctur­elle. Maintenant, retour à la normale. On renoue avec les règles de conscripti­on et de mobilisati­on en vigueur. Comment devenir soldat ? Par où commencer ? Le jeune doit suivre un parcours à virages dont seule l’aptitude physicomen­tale lui donne un laissez-passer. Tout est parti de la salle d’accueil, avant d’aborder une à une les étapes suivantes. De la mesure du rapport taille-poids, diagnostic de la tension artérielle, du test ophtalmo pour s’assurer de l’acuité visuelle et bien d’autres épreuves d’admission, le capital santé compte beaucoup. « Apte ou inapte », c’est bien le dernier mot tranchant, en raison de quoi le candidat pourra ou pas rejoindre le camp des soldats. Sonnera, par la suite, l’heure d’une formation initiale de base sur dix semaines, avant d’être, plus tard, affecté à l’une des unités des forces armées.

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