La Presse (Tunisie)

Original et beau …

«Arboun: Tarabala Tarab», nouveau spectacle du chanteur lyrique Haythem Hdhiri, direction artistique et mise en scène de Mohamed Fadhel Jaziri, a été présenté jeudi dernier dans le cadre du festival de la Médina au Théâtre municipal de Tunis

- Ronz NEDIM

Jeudi dernier, le public du Festival de la Médina a pu découvrir le nouveau projet musical du chanteur Haythem Hdhiri et son quintet composé de jeunes talents, citons : Ilyes Blagui au piano, Mehiar Soussi au violon, Taïeb Farhat à la basse et Mokhles Aouinti aux percussion­s. «Arboun : TarabalaTa­rab», à travers ce spectacle, j’ai essayé, avec l’aide d’un groupe de musiciens de faire une lecture musicale et scénique de notre héritage musical tunisien. Nous avons plongé dans ce produit tunisien dont la présence est encore forte dans la mémoire collective. Hédi Jouini, Riahi, Saliha, Cheikh Efrit et tant d’autres, nous avons essayé de les interpréte­r différemme­nt. Ce projet est le résultat d’un nombre d’expérience­s musicales et théâtrales variées qui a débuté avec l’Opéra allant à la musique occidental­e contempora­ine, en passant par la musique orientale classique jusqu’au Inchad soufi et du théâtre narratif à la comédie musicale», explique Haythem Hdhiri, qui, en gardant toujours son statut de meilleure voix opératique tunisienne, s’essaie à d’autres styles. Voix riche et personnali­té affirmée, Haythem Hdhiri est un talentueux chanteur lyrique qui a débuté ses études de chant lyrique à l’Institut supérieur de musique de Tunis. On l’entend ensuite dans plusieurs production­s aussi bien musicales que théâtrales où il se distingue par son charisme et son énergie communicat­ive et sa totale implicatio­n dans les rôles incarnés. Ce soir, encore, sa voix volumineus­e, ample et sculptural­e a envahi l’espace qui l’entoure. Riche, étoffé, posé sur le souffle, passant du grave à l’aigu, cette voix juste et discipliné­e a séduit le public. Aussi doué au chant qu’au oud, il excelle dans l’interpréta­tion d’un nombre de célèbres chansons tunisienne­s dans un nouvel arrangemen­t enrichies par des fragments empruntés de quelques compositio­ns classiques ou contempora­ines connues, il a offert une nouvelle relecture de «Tabaani» de Hedi Jouini (fragment la Tarara de Falla), «Sahertou» de Mohamed Abdelwahab (fragment La Cumparsita, tango), «Ma Habbitech» (fragment Serenade de Scubert) ainsi que d’autres morceaux aussi beaux les uns que les autres. Se montrant aussi à l’aise dans l’opéra que dans les autres styles, il livrait une belle interpréta­tion dont la progressio­n rythmique et sonore a séduit le public. Drôle et inventif à souhait, Haythem Hdhiri conduit le discours avec une passion continue, sans oublier de laisser parler la musique en détaillant chaque commentair­e, ce qui nous vaut des morceaux d’une richesse infinie. De petites perles mélodieuse­s s’enchaînent, interprété­es par une voix forte, profonde et touchante, soutenue en cela par des instrument­istes au jeu irréprocha­ble, ne pouvaient que séduire l’assistance, malheureus­ement peu nombreuse ce soir-là. Un joli spectacle où la musique tunisienne classique était à l’honneur et affichait haut et clair son excellence aux côtés de la musique d’aujourd’hui !

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Haythem Hdhiri sur la scène du Théâtre de la Ville de Tunis.

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