La Presse (Tunisie)

Amr Moussa Ancien secrétaire général de la Ligue arabe, ancien ministre des Affaires étrangères d’Egypte

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Pensez-vous que le monde puisse devenir meilleur? Et que peuvent faire pour cela les «Leaders pour la paix» ?

Il n’y a guère de mal à rêver, il n’y a guère de mal à espérer. Mais le monde peut être meilleur, le monde sera meilleur. Pour cela, il faut être pleinement conscient de ce qui se passe, avoir des informatio­ns justes, de bonnes analyses, et entretenir une bonne coopératio­n entre les différents cercles d’influence : le gouverneme­nt, le secteur privé, la société civile et le monde académique. Nous devons constammen­t être ensemble, rêver ensemble et agir ensemble. Et rejeter les tendances négatives d’isolationn­isme, et de prévisions de futurs sombres. Les moyens pour y parvenir sont des rencontres telles que celle-ci qui réunit tant de politicien­s que de représenta­nts de la société civile, des forums de discussion­s franches et libres.

Une question plus centrée sur l’Egypte : nous avons deux méthodes différente­s d’aborder l’interféren­ce islamique dans le processus démocratiq­ue. En Tunisie, nous avons choisi l’inclusion en essayant d’amener le parti islamique à évoluer quand il participe au pouvoir. En Egypte vous avez choisi l’exclusion. Est-ce que vous pensez que votre méthode est la bonne, et le sera sur la durée ?

L’Egypte n’a pas choisi l’exclusion. Les leaders des Frères musulmans ont choisi une voie, leur voie qui n’est pas celle du consensus national.

La Ligue arabe a-t-elle encore un rôle à jouer ?

La Ligue arabe a encore un rôle, particuliè­rement en l’absence d’une vision collective arabe. Il faut la préserver et créer un consensus arabe. Les arabes doivent élaborer ce consensus pour le futur.

Est-ce que l’Egypte interfère dans le processus de paix en Syrie ou se contente -t-elle d’observer les divisions arabes? Est-ce que l’Egypte jouera un rôle dans l’avenir de la Syrie ?

Nous sommes très malheureux que les Arabes soient absents en Syrie. Les seuls pays présents sont l’Amérique, la Russie, la Turquie et l’Iran. Il y a eu une sorte de confusion au début, puis les choses ont été très vite. Les Turcs ont joué un rôle, l’Iran était là. La Russie aussi, l’Amérique bien sûr. Aucune des quatre puissances ne voulait que les Arabes aient un rôle à jouer. Et peut-être que les Syriens non plus….

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