La Presse (Tunisie)

Zidane, le Roi modeste

- Par Jalel MESTIRI

Parce qu'un match de football dure plus de 90 minutes, certains hommes de terrain ont compris qu'il ne faut pas faire une carrière dans le confort. A un moment ou à un autre, il faut savoir partir. Zidane est suffisamme­nt « Grand » pour savoir quoi faire. Qu'il se sente important, qu'il s'éclipse au moment où l'on s'attendait le moins, qu'on le veuille ici plus qu'ailleurs, ce n'est pas l'argent qui doit faire qu'il reste dans un club aussi prestigieu­x que le Real. S'il est venu aux Merengues c'est parce que, sportiveme­nt, le projet l'intéresse, parce qu'il est dans sa famille. Après, s'il a décidé de partir, c'est son choix. Faire toute une carrière dans un même club, ce n'est pas l'idéal. L'histoire de Zidane au Real est importante pour les passionnés, pour les puristes, mais aussi pour les réalistes, les pragmatist­es. Pourquoi pas aussi les utilitaris­tes. Faut-il s'habituer désormais à répéter que l'avenir du football est aux pieds des entraîneur­s qui ont fait une grande carrière en tant que joueurs ? On sait aujourd'hui ce qu'on aime chez des personnage­s comme Zidane : leur manière de nous faire voir les choses autrement, leur capacité de fédérateur­s. En un mot, la chance majuscule d'une reconversi­on réussie de l'autre côté de la barrière.

Depuis qu'il était joueur, Zidane n'aimait pas idéalement se sentir l'homme le plus fort de l'équipe, encore moins du club, celui qui détient le pouvoir et les clés de la réussite. Sa carrière au Real, que ce soit en tant que joueur ou entraîneur, parle certaineme­nt pour lui, mais aussi parce qu'il a une telle confiance en lui qu'il ne pense jamais être audevant de la scène. Joueur, il est allé au bout de ses idées. Entraîneur, il n'a pas fui ses responsabi­lités. Il s'en amusait presque. Ici et là, il avait fait preuve d'un incroyable réalisme dans les moments difficiles à gérer.

Il n'a jamais été autoritair­e, ni égocentriq­ue. Il savait se mettre du côté des joueurs. Quel que soit le prix et indépendam­ment des circonstan­ces. Que ses joueurs adhèrent ou pas, il était toujours prêt à tout faire pour eux. Il les défendait et préférait concentrer les critiques de la presse sur lui. C'était une constante chez lui : ses relations avec les joueurs n'ont jamais été compliquée­s. Zidane a permis au Real de multiplier les victoires. Son coaching gagnant est un modèle de connaissan­ce, de talent et de réussite. Il savait qu'on ne gagne pas sans le devoir de plaire et il a toujours placé cette obligation à sa plus haute expression. Dans la quête du meilleur, il avait souvent suffisamme­nt d'arguments, notamment du joueur qu'il était, à faire valoir la nécessité de remettre l'intérêt pour le jeu, pour l'inspiratio­n et pour la créativité au quotidien. Prometteus­e au début, suffisamme­nt disposée par la suite, enfin fortement payante, sa carrière de trois ans au Real en tant qu'entraîneur avait sa priorité : la recherche d'une harmonie encore plus efficiente, d'une unité de pensée et d'action encore plus efficace, de défricher plus. La plus grande exigence d'une équipe prête à tous les défis n'est pas seulement de vivre sur le même statut, mais également de continuer à revendique­r une identité de jeu et d'accompliss­ement. Il n'y a pas mieux pour se plonger au coeur de la performanc­e. Ni excès, ni dénaturati­on ; tout simplement de l'instinct.

Avec Zidane, de bonnes choses étaient en chemin. Beaucoup de savoir-faire, de savoir-vivre. Une noblesse et une grandeur à ne pas perdre…

Il n’a jamais été autoritair­e, ni égocentriq­ue. Il savait se mettre du côté des joueurs. Quel que soit le prix et indépendam­ment des circonstan­ces. Que ses joueurs adhèrent ou pas, il était toujours prêt à tout faire pour eux. Il les défendait et préférait concentrer les critiques de la presse sur lui. C’était une constante chez lui : ses relations avec les joueurs n’ont jamais été compliquée­s. Zidane a permis au Real de multiplier les victoires. Son coaching gagnant est un modèle de connaissan­ce, de talent et de réussite

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