La force dans le collectif
Dans les dernières retouches de la sélection en prévision du Mondial, tout ce qui nous interpelle ne peut être qu’associé à l’époque à laquelle les joueurs et leur entraîneur appartiennent. Une pensée par- ci, une introspection par- là. Une prise de position en bonne place ou à contre- courant. Il y a toujours l’importance et la justesse des faits et des mots. Tout cela fait partie d’une réflexion qui s’ouvre à de nouvelles idées. C’est- à- dire au- dessus de la mêlée, loin, très loin de l’anodin. L’équipe de Tunisie cherche aujourd’hui sa force dans le collectif plus que les individualités. La sélection avant les clubs. L’utilité plus que les noms. Ce qui rapproche à la place de ce qui divise. En football, le meilleur acte de remise en cause, la meilleure manière d’évoluer, sont avant tout un choix collectif. Donner, recevoir, partager : ces vertus fondamentales de la sélection sont de toutes les modes, de toutes les époques. Elles sont le football…
Est- ce que c’est là où réside tout le renouveau de la sélection ? La possibilité de se confronter à une vision radicalement différente du football déjà pratiqué, et donc de découvrir autre chose?
Le football marque une rupture franche : l’avenir est au jeu direct et la tendance va à l’efficacité. Notamment grâce à un jeu très restrictif qui met en échec le jeu de possession. Les équipes les plus techniques et ambitieuses dans le jeu n’arrivent plus jusqu’au bout. Serait- ce la fin d’une époque ou une simple parenthèse ? La conjoncture actuelle laisse penser qu’il ne suffit plus de maîtriser les débats et garder le pied fermement posé sur le ballon pour s’imposer. Il est de plus en plus possible de gagner autrement. Même en laissant l’initiative du jeu à l’adversaire. Avoir la possession, c’est important, c’est valorisant, mais si on n’a pas la percussion, des joueurs offensifs en mesure de profiter de cette possession, cela ne mène à rien.
Pour ce qui de la sélection, il s’agit au fait de trouver la meilleure formule et la façon la plus indiquée de penser le football tel qu’il doit être vécu et exprimé en sélection. Ce qui est complètement différent de celui du club. Aujourd’hui, les tendances en sélection ont bien changé. Il y a visiblement moins de restriction dans le jeu. Il n’est pas difficile d’attribuer une valeur à la prospective entamée par Maâloul. Ses idées, ses approches ne laissent pas indifférent. Elles sont susceptibles d’amener les observations, mais aussi les réformes et les dépoussiérages souhaités.
Il faut dire que plus que des histoires de résultats ou de matches gagnés ou perdus, la sélection offre dans ses différentes versions les contours d’un sujet de réflexion sportive. La façon dont le sélectionneur compte faire jouer l’équipe au Mondial compte énormément. En tout cas, tout devrait être bien élaboré aussi bien dans le vestiaire que sur le terrain.
Maintenant et tout en étant respectueux de ce que chacun peut apporter à l’équipe, il est temps de comprendre qu’on ne peut être bon et performant que dans le choix des joueurs les plus indiqués et les plus compétitifs. Le plus important pour l’équipe actuelle, c’est de jouer tout en pensant aux résultats. La sélection ne peut se revendiquer qu’à travers les victoires. On a pu le constater, les dernières périodes ont été l’incarnation d’envie et de surpassement.
L’équipe de Tunisie cherche aujourd’hui sa force dans le collectif plus que les individualités. La sélection avant les clubs. L’utilité plus que les noms. Ce qui rapproche à la place de ce qui divise. En football, le meilleur acte de remise en cause, la meilleure manière d’évoluer, sont avant tout un choix collectif. Est- ce que c’est là où réside tout le renouveau de la sélection ? La possibilité de se confronter à une vision radicalement différente du football déjà pratiqué, et donc de découvrir autre chose ?