Un tissage musical
Sur scène, le Margoum tisse son histoire en musique, chant, danse et vidéo
Le margoum n’est pas une zarbiya ( tapis). Par cette affirmation, les créateurs du spectacle qui porte le nom du tissage de laine d’origine berbère revendiquent une identité locale et une reconnaissance pour ce savoirfaire en manque de valorisation. Leur réponse a été artistique avec le spectacle musical « El Margoum », présenté au Rio mardi dernier. Une direction musicale de Nabil Ben Ali et une mise en scène de Nizar Saidi, avec la participation d’un orchestre de dix musiciens et de huit voix de chant traditionnel tunisien.
Le margoum n’est pas une zarbiya ( tapis). Par cette affirmation, les créateurs du spectacle qui porte le nom du tissage de laine d’origine berbère revendiquent une identité locale et une reconnaissance pour ce savoir-faire en manque de valorisation. Leur réponse a été artistique avec le spectacle musical « El Margoum », présenté au Rio mardi dernier. Une direction musicale de Nabil Ben Ali et une mise en scène de Nizar Saidi, avec la participation d’un orchestre de dix musiciens et de huit voix de chant traditionnel tunisien. « El Margoum » se propose de tisser son histoire en musique, chant, danse et vidéo. Derrière les participants au spectacle, s’érige un grand écran projetant à différents moments de la soirée des images des villages où naissent les toiles du Margoum et des étapes de sa fabrication et celles qui la précédent, comme la préparation de la laine. Les musiciens et chanteurs interprètent quant à eux des titres du patrimoine de ces villages, réarrangés pour les mettre au goût du jour, avec des mélodies où tabbel et guitare cohabitent. Les magnifiques voix de Mahmoud Arfaoui, Saida El Hani, Fedi Bouallègue, Hadhemi Guesmi, Ramzi Essandi, Sebti Essandi, Jamila Nasri et Afrah Bedoui ont mis une bonne ambiance malgré les problèmes de son qui ont atteint leurs micros par moments. Des voix authentiques dont les cordes vocales ont été sculptées par les vents libres de la montagne. Une approche louable pour le spectacle, subventionné par le Fonds d’encouragement à la création littéraire et artistique du ministère des Affaires culturelles et où transparaît l’effort de recherche artistique et historique. A l’originalité de l’idée de raconter le Margoum en musique, s’ajoute en effet la volonté évidente d’une jeune génération pour offrir les devants de la scène à celle qui l’a précédée, en signe d’hommage et de reconnaissance à des voix qui ont rarement l’occasion de se faire entendre hors de leurs régions. Seul bémol du spectacle, les chorégraphies qui reproduisent des clichés sans avoir de réelle valeur ajoutée dans la mise en scène.