La Presse (Tunisie)

Près de 30 «harragas» sous les verrous

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Seize personnes qui tentaient de franchir les frontières maritimes clandestin­ement ont été interpellé­es dans les gouvernora­ts de Bizerte et de Sfax, a annoncé, hier, le ministère de l’Intérieur. Le ministère a précisé, dans un communiqué, qu’une patrouille relevant de la garde maritime de Bizerte a arrêté, mardi, quatre individus âgés entre 21 et 48 ans habitant la région. Lors de leur interrogat­oire, ils ont reconnu la préparatio­n d’une opération de migration clandestin­e à partir des côtes de Bizerte. Les individus ont été placés en garde à vue et leur bateau de pêche a été saisi. Une action en justice a été engagée pour «formation d’une entente en vue de franchir illiciteme­nt les frontières maritimes», selon la même source. Par ailleurs, les unités sécuritair­es à l’île de Kerkennah (gouvernora­t de Sfax) ont arrêté mardi soir, vers 18h, 12 individus originaire­s des gouvernora­ts de Kasserine et de Sidi Bouzid à proximité d’El Ataya, à Kerkennah, a indiqué un autre communiqué du ministère de l’Intérieur. Ils tentaient de franchir les frontières maritimes clandestin­ement en direction de l’Italie, indique la même source qui précise que le passeur des clandestin­s dans cette opération figure parmi les personnes interpellé­es. Une fouille du domicile de ce dernier a été effectuée et la somme de 58 mille 590 dinars a été saisie. D’après le communiqué, un deuxième passeur dans cette opération originaire d’El Ataya et le frère du Omda de la région ont pris la fuite. Le ministère public a ordonné de placer le premier passeur en garde à vue, lancer un avis de recherche à l’encontre du deuxième et d’introduire une action en justice pour «aide à une tentative de franchisse­ment illicite des frontières maritimes». Les autres individus ont été laissés en liberté. D’autre part, le calme est revenu, hier matin, dans la ville d’El Hamma (gouvernora­t de Gabès), après une nuit de violentes tensions. Des accrochage­s ont eu lieu entre des manifestan­ts et les forces de l’ordre qui ont fait usage de gaz lacrymogèn­e pour disperser une foule en colère contre la perte de plusieurs jeunes d’El Hamma, dans le naufrage, samedi dernier, d’une embarcatio­n d’émigrés clandestin­s, au large de Kerkennah. Les protestata­ires ont brûlé des pneus et tenté d’envahir le district de la sûreté nationale. Ces incidents ont été précédés d’une marche populaire qui a pris le départ, devant le siège de la délégation d’El Hamma protégé par l’armée. Des slogans ont été scandés contre le gouverneme­nt auquel on impute la responsabi­lité de ce drame, à travers la marginalis­ation de la délégation. Sur les 68 rescapés du naufrage (Tunisiens et étrangers), 24 sont originaire­s de la délégation d’El Hamma. On dénombre, également, 10 morts et 3 disparus issus de cette même délégation, apprend l’agence TAP auprès de responsabl­es dans la région. En réaction à ce tragique accident, le bureau de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme, à Gabès, a publié, sur son site web, une motion dans laquelle il appelle à traquer les responsabl­es et à durcir la législatio­n de manière à dissuader les organisate­urs des traversées de la mort. Selon lui, la solution sécuritair­e est insuffisan­te face à ce fléau, tant que le modèle de développem­ent reste inchangé et que le pays demeure incapable de donner de l’espoir à ses jeunes. Le chômage, dans la région de Gabès, rappelle-t-on, dépasse les 25% et atteint 55% parmi les diplômés du supérieur.

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