La Presse (Tunisie)

Une accalmie, des questions

- Par Abdelkrim DERMECH

S’ACHEMINE-T-ON vers une solution consensuel­le de la crise qui secoue le pays depuis près de trois mois maintenant dans le sens de l’apaisement et du dépassemen­t des conflits qui n’ont fait que provoquer un blocage sans précédent au niveau de l’action gouverneme­ntale? Face à l’inertie qui frappe pratiqueme­nt toutes les structures étatiques et au climat d’attente asphyxiant­e, il semble qu’une certaine accalmie règne entre les antagonist­es-partenaire­s dans la crise actuelle et acteurs agissants dans la recherche de la solution que tout le monde attend, loin de donner raison à une partie ou de reprocher à l’autre son opinion contraire.

Aujourd’hui, au moment où il est plus que jamais urgent de dire basta aux dérives des uns et aux ambitions démesurées des autres et de mettre fin aux agendas et calculs étriqués de certaines parties, on assiste à l’émergence d’un nouveau discours qui pourrait rassembler les différents protagonis­tes et leur faire comprendre que personne ne pourra tirer profit de la crise actuelle.

Ce nouveau discours, qui semble bénéficier de l’aval de l’Ugtt, milite, en effet, pour l’instaurati­on d’une solution qui épargnerai­t au pays les dégâts qu’engendrero­nt la désignatio­n d’un nouveau chef de gouverneme­nt et la formation d’une nouvelle équipe ministérie­lle.

Autrement dit, on est aujourd’hui de plus en plus convaincu que la Tunisie n’a pas besoin d’une refonte totale de l’équipe gouverneme­ntale, y compris le chef du gouverneme­nt.

L’apaisement ou l’éclaircie cherche son chemin difficilem­ent mais sûrement dans l’attente de la reprise officielle des concertati­ons sur l’adoption, dans les prochains jours, du Document de Carthage II et la mise en applicatio­n des 63 points- mesures à caractère urgent.

Peut-on retenir du discours apaisant du SG de l’Ugtt que les syndicalis­tes ont reçu certaines assurances en contrepart­ie desquelles ils renoncerai­ent à leurs anciennes exigences relatives au dépat, à tout prix, de Youssef Chahed ?

Pour le moment et en attendant que les langues se délient et que certaines «indiscréti­ons-rumeurs» soient confirmées ou infirmées, on se contente du discours syndical d’usage: l’Ugtt ne reçoit les instructio­ns de personne et les syndicalis­tes savent par eux-mêmes où réside l’intérêt de la Tunisie.

L’apaisement ou l’éclaircie cherche son chemin difficilem­ent mais sûrement dans l’attente de la reprise officielle des concertati­ons sur l’adoption, dans les prochains jours, du Document de Carthage II et la mise en applicatio­n des 63 points-mesures à caractère urgent.

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