La Presse (Tunisie)

Préavis de suspension de la convention du tiers-payant avec la Cnam

Les pharmacien­s se plaignent des retards de paiement qui durent depuis plusieurs mois.

- Samir DRIDI

C’était dans l’air en raison de la crise financière par laquelle passe les caisses de sécurité sociale. Après avoir usé de tous les moyens possibles afin d’éviter un point de non-retour, le Syndicat des pharmacien­s d’officine de Tunisie (Spot) a annoncé, dans un communiqué publié jeudi dernier, son intention de ne pas renouveler la convention sectoriell­e du tiers-payant conclue avec la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) qui prendra fin le 21 octobre prochain, et ce, en raison du déficit observé du côté des caisses sociales et l’absence d’une volonté claire de trouver les solutions appropriée­s.

Il faut bien protéger les pharmacien­s

Tentative de pression sur la Cnam ou message adressé par ricochet au gouverneme­nt et autres parties syndicales qui n’ont pu se mettre d’accord pour adopter des réformes qui urgent. Dans les deux cas de figure, c’est toujours le citoyen qui en subira les incidences. Le Spot est allé jusqu’à appe- ler les pharmacien­s d’officine à observer toute la vigilance requise et ne pas s’aventurer à traiter avec la caisse en question en raison des retards enregistré­s dans le paiement de leurs dus et à cause du flou qui règne autour des caisses sociales sur fond d’absence de réformes urgentes. La dette de la Cnam à l’égard des pharmacien­s et la nonassuran­ce que la caisse en question puisse s’acquitter un jour de leurs dus en raison de la crise aiguë des caisses sociales ont poussé le Spot à agir de la sorte pour protéger le secteur des pharmacies d’officine. Fait inédit, plusieurs pharmacien­s se sont trouvés endettés à leur tour et bien d’autres ont mis la clé sous la porte en raison de cette crise.

Des retards de paiement de trois mois

Contacté à ce sujet, le porteparol­e de la Cnam, Salah Hmidet, a d’emblée tenu à préciser que cette crise était tributaire de celle des caisses sociales qui manquent de liquidités et favorisent le paiement des salaires au détriment de la Cnam. Il a aussi tenu à rassurer les affiliés en faisant savoir que la décision n’entrera en vigueur qu’à partir du 21 octobre prochain comme le stipulent les clauses de la convention. Il a toutefois souligné l’urgence de réformer les caisses sociales pour solutionne­r le problème des dettes de la Cnam à l’égard des pharmacien­s et qui sont actuelleme­nt à hauteur de 50 millions de dinars. Ces dettes seront toutefois réduites graduellem­ent en raison des prochains versements durant les mois de juin et de juillet. Pour le moment, les retards de paiement des pharmacien­s peuvent aller jusqu’à deux ou trois mois, a-t-il expliqué, ajoutant que la situation actuelle relève d’un cercle vicieux en rapport avec le déficit des deux caisses sociales (Cnrps et Cnss), ce qui a impacté le principe de partenaria­t avec la Cnam.

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