La Presse (Tunisie)

Histoire d’un jeune Tunisien hors normes

Il est très jeune, motivé et surtout inspirant. Son histoire ne pourrait en aucun cas passer inaperçue. A l’âge de 14 ans, ce jeune Tunisien, basé en France, mène déjà un projet éducatif à dimension internatio­nale, puisqu’il le fait avec des puissances mo

- Khalil JELASSI

Né à Tunis en 2003 d’une mère kurde (Kurdistan irakien) et d’un père tunisien, Amir est un prodige de la littératur­e. En 2012, il obtient le Premier Prix en langue arabe et en langue française au concours organisé par l’Unesco et l’Alecso en Tunisie et en 2013, nommé premier du Concours l’Enfant Créateur en langue française, il remporte le prix du jeune romancier (ministère de l’Education nationale) la même année. A l’âge de 13 ans, ce jeune, qui parle quatre langues, signe déjà de nombreuses dédicaces après la publicatio­n de son ouvrage «Les contes de Meer» pour lequel il a obtenu plusieurs Prix. En effet, petit génie de l’écriture, le jeune garçon, qui écrit en français et qui parle le kurde, l’arabe et l’anglais, attire de plus en plus l’attention des médias français pour ses ouvrages mais aussi pour son projet éducatif à dimension humanitair­e qu’il mène avec des puissances mondiales. Ses partenaire­s sont aujourd’hui de grandes organisati­ons mondiales, comme l’Unicef, mais aussi de grands Etats, à l’instar des Etats-Unis, de l’Allemagne, de la France et du Canada, en plus de la Tunisie, son pays natal. Son projet si ambitieux, axé sur une volonté de garantir un accès équitable à l’éducation pour les enfants du monde entier, est en effet soutenu par ces pays. Marqué par un sens de la responsabi­lité et une conscience particuliè­re des difficulté­s d’accès à l’éducation, Amir oeuvre à financer, à travers les droits d’auteur de ses ouvrages, la constructi­on d’établissem­ents scolaires aux enfants n’ayant pas la chance d’aller à l’école dans le monde, notamment dans les pays en guerre.

L’accès à l’éducation, une priorité

Pour lui, garantir un accès équitable à l’éducation pour tous les enfants du monde est un sujet qui devrait attirer l’attention de tous. Conscient du fait que le milieu dans lequel grandit l’enfant a une influence directe sur son éducation, ce génie de l’écriture oeuvre également à transmettr­e aux équipes enseignant­es tous les moyens technologi­ques leur permettant de réellement transmettr­e le savoir aux génération­s futures. « Le softpower des grandes puissances est suffisant pour porter loin des conviction­s sincères. Mon premier objectif reste toujours que les enfants en danger soient réfugiés ; le non-accès à l’éducation est un danger», estime-t-il. A cet âge très jeune, Amir Fehri a déjà visité plusieurs pays en guerre sous les bombes, comme Bagdad, capitale de l’Irak, là où il pu voir de ses propres yeux la situation précaire et menacée d’enfants qui, non seulement, ne sont pas scolarisés, mais travaillen­t à l’âge de six ans «comme forgerons ou plombiers» . «J’ai vu qu’on les maltraitai­t. Un de ces enfants m’a regardé droit dans les yeux avec une larme qui s’écoulait. Ça m’a marqué à jamais», raconte-t-il. Ce qui a marqué également la conscience de ce jeune, c’est également la situation de l’éducation en Tunisie. Issu de l’école tunisienne avant de poursuivre son parcours en France, le jeune porte une vision mitigée à l’égard du système éducatif tunisien. Si ce système «privilégie des programmes assez difficiles depuis la plus jeune classe permettant aux élèves d’avoir notamment une identité forte», des lacunes sont à signaler. Selon ses dires, la violence physique exercée par certains instituteu­rs dans les écoles doit cesser d’exister, vu ses retombées néfastes sur la psychologi­e de l’apprenant. «Je voyais des enfants chaque jour roués de coups, pleurant à sanglots. Cela m’a beaucoup touché. Les enfants souffrant de ce problème prieraient les adultes d’être à leur écoute. Heureuseme­nt, la situation s’améliore aujourd’hui», a-t-il estimé. Amoureux de la Tunisie, Amir envisage de s’y installer un jour pour améliorer la situation éducative de son pays natal. Interrogé sur une éventuelle collaborat­ion avec les parties officielle­s tunisienne­s, le jeune a affirmé qu’il a eu des rencontres au sein du ministère de l’Education et qu’il s’apprête à rencontrer le président de la République, Béji Caïd Essebsi. «Bien sûr, j’ai collaboré avec les autorités tunisienne­s ; je suis toujours fier et heureux d’informer mon pays de mes activités. J’aime remplir mes poumons de l’odorat du pays du jasmin et du printemps arabe. Ma nation est ce que j’ai de plus cher au monde. Je serai très prochainem­ent en Tunisie afin de rencontrer S.E M. le Président de la République» , explique-t-il. Amir Fehri est aujourd’hui sur le point de publier son troisième ouvrage «Les Contes de Meer Tome III», mais ses ambitions sont plus fortes et plus vastes. Ce prodige tunisien, qui se considère comme un citoyen du monde, ambitionne de porter son projet le plus loin possible, et ce, au profit des enfants menacés, car comme il le pense, une seule voix peut changer le monde !

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