La Presse (Tunisie)

Attention au fléchissem­ent de la croissance

La croissance globale devrait atteindre 3.1 % en 2018 et diminuer légèrement en 2019-2020. La croissance dans les marchés émergents et les économies en développem­ent devrait atteindre 4.5 % en 2018, avant de se stabiliser à 4.7 % en 2019 et 2020.

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Après avoir atteint un taux de 3.1% en 2017 et 2018, la croissance mondiale devrait fléchir dans les deux prochaines années, à mesure que les banques centrales éliminent leurs dispositif­s d’aprèscrise et que la reprise dans les pays exportateu­rs de produits de base arrive à maturité, selon une étude de la Banque mondiale publiée récemment. La croissance globale devrait atteindre 3.1 % en 2018 et diminuer légèrement en 2019-2020. La croissance dans les marchés émergents et les économies en développem­ent devrait atteindre 4.5 % en 2018, avant de se stabiliser à 4.7 % en 2019 et 2020. La reprise cyclique dans les régions comprenant un grand nombre de pays exportateu­rs de produits de base devrait se poursuivre à court terme, avant d’arriver à maturité lors des deux prochaines années. Une croissance robuste devrait se maintenir dans les régions comprenant un grand nombre de pays importateu­rs de produits de base. Nous proposons ci-dessous un examen approfondi des perspectiv­es économique­s par région.

Hausse des investisse­ments fixes

La croissance dans cette région devrait se consolider à 3 % en 2018 et à 3,3 % en 2019, sous l’effet principale­ment du redres- sement des pays exportateu­rs de pétrole. Dans les pays membres du Conseil de coopératio­n du Golfe, elle devrait augmenter pour atteindre 2,1 % en 2018 et 2,7 % en 2019, à la faveur de la hausse des investisse­ments fixes. En Arabie Saoudite, les prévisions tablent sur une croissance de 1,8 % cette année (taux revu à la hausse) et de 2,1 % l’année prochaine. L’Iran devrait enregistre­r une croissance de 4,1 % en 2018 et de même ampleur en 2019. La croissance devrait se renforcer dans les pays importateu­rs de pétrole, en raison du regain de confiance observé chez les entreprise­s et les consommate­urs du fait des réformes du climat des affaires et de l’améliorati­on de la demande extérieure. En Égypte, une croissance de 5 % est prévue sur l’exercice 2017/18 (1er juillet 2017-30 juin 2018), et de 5,5 % sur l’exercice suivant. La croissance devrait être plus modérée dans la région pour atteindre 3,2 % (taux revu à la hausse) en 2018, puis redescendr­e à 3,1 % en 2019, un ralentisse­ment dans les pays importateu­rs de produits de base annulant en partie la modeste reprise dans les économies exportatri­ces. En Turquie, la croissance devrait ralentir à 4,5 % en 2018 et à 4,0 % en 2019, car le retard pris dans l’assainisse­ment des comptes publics et l’extension du programme de soutien au crédit diffèrent le ralentisse­ment anticipé après la forte reprise de l’année dernière. En Russie, la croissance devrait se maintenir à 1,5 % cette année et s’accélérer à 1,8 % l’an prochain, étant donné que les effets de la hausse des prix du pétrole et de l’assoupliss­ement de la politique monétaire sont compensés par une réduction de la production pétrolière et la perspectiv­e de sanctions économique­s.

Soutien à la relance

Selon les prévisions, la croissance devrait s’infléchir pour passer de 6,3 % en 2018 à 6,1 % en 2019, sous l’effet d’un ralentisse­ment en Chine, qui sera en partie compensé par une hausse dans les autres pays de la région. La croissance chinoise devrait refluer à 6,3% en 2019, contre 6,5 % en 2018, à mesure que le soutien à la relance diminue et que les politiques budgétaire­s deviennent moins accommodan­tes. Si l’on exclut la Chine, la croissance dans la région devrait ralentir (de 5,4 % en 2018 à 5,3 % en 2019) à mesure que la reprise conjonctur­elle se tasse. L’économie indonésien­ne devrait enregistre­r un taux de croissance de 5,2 % cette année et de 5,3 % l’année suivante. En Thaïlande, la croissance devrait s’accélérer pour atteindre 4,1 % en 2018, avant de se tasser légèrement à 3,8 % en 2019. Sur les deux prochaines années, les économies de la région qui exportent et importent des produits de base devraient voir les contrainte­s de capacité et les pressions sur les prix s’intensifie­r, ce qui obligera un nombre croissant de pays à durcir leur politique monétaire. Dans cette région, la progressio­n de l’activité économique devrait se raffermir à 6,9 % en 2018 et à 7,1 % en 2019, principale­ment en raison de la disparitio­n progressiv­e des facteurs qui bridaient la croissance en Inde. Ce pays pourrait enregistre­r une expansion de 7,3 % sur l’exercice 2018/19 (1er avril 2018-31 mars 2019), et de 7,5 % sur 2019/20, à la faveur d’une consommati­on privée solide et d’un essor de l’investisse­ment. Pour le Pakistan, on prévoit une croissance de 5 % sur l’exercice 2018/19 (1er juillet 2018-30 juin 2019), la politique d’austérité ayant pour effet d’améliorer la stabilité macroécono­mique. Quant au Bangladesh, il devrait connaître une accélérati­on de sa croissance à 6,7 % sur l’exercice 2018/19 (1er juillet 2018-30 juin 2019).

Disponibil­ité accrue des devises

D’après les projection­s, la croissance régionale se consolider­a pour atteindre 3,1 % en 2018 et 3,5% en 2019, mais restera en deçà de sa moyenne de long terme. Au Nigeria, où le faible niveau d’investisse­ments continue de peser sur l’expansion du secteur non pétrolier, le taux de croissance s’établira à 2,1 % cette année, et à 2,2 % l’année prochaine. L’Angola devrait afficher une croissance de 1,7 % cette année et de 2,2 % l’année prochaine, à la faveur d’une disponibil­ité accrue de devises, de la hausse de la production de gaz naturel et d’un regain d’optimisme de la part des entreprise­s. Pour l’Afrique du Sud, où la reprise de la confiance des entreprise­s et de la population est propice à l’augmentati­on des investisse­ments et des dépenses de consommati­on, on anticipe une croissance de 1,4 % en 2018 et de 1,8 % en 2019. L’expansion de la production minière et la stabilité des prix des métaux devraient stimuler l’activité des pays exportateu­rs. Dans les pays pauvres en ressources naturelles, l’améliorati­on des conditions agricoles et la progressio­n des investisse­ments dans l’infrastruc­ture devraient permettre à la croissance de rester vigoureuse.

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