La Presse (Tunisie)

Une surexcitat­ion démesurée

- Par Anis SOUADI

Encore une fois, l’équipe nationale de football prouve, et de belle manière, sa bonne santé du moment et qu’elle est dans le bon rythme du Mondial. Les deux derniers tests amicaux confirment un tel constat. L’équipe a présenté justement une très bonne copie : un intelligen­t sur le terrain, une bonne lecture tactique, une aisance technique certaine, un jeu en profondeur attrayant et surtout une évolution à une seule touche.

Une démonstrat­ion de cette facture face notamment à deux grandes nations du football technique donne d’ailleurs beaucoup plus de mérite à notre onze national.

Et à partir de là, l’on peut affirmer que l’optimisme du coach, notamment après le match d’Espagne, est tout à fait légitime.

Il estime justement que l’équipe positionne­ment est désormais fin prête à ce rendez-vous et qu’elle dispose d’assez d’arguments à faire valoir.

Tout à fait permis, surtout que le sélectionn­eur de la Belgique, Roberto Martinez, n’en pense pas moins, en affirmant dimanche dernier que l’équipe tunisienne pourrait constituer la nouvelle grande surprise du mondial russe.

Mais ce qu’on pourrait reprocher au sélectionn­eur national, c’est surtout son irréalisme et son excès d’optimisme et encore plus de surestimat­ion. Car, il affirme face à tout le monde que le passage au deuxième tour du Mondial 2018 serait une simple formalité. Il place même la barre beaucoup plus haut. Notre objectif, dit-il, est d’atteindre au moins les ¼ de finale» !

Une déclaratio­n trop «forcée» que la majorité des observateu­rs a qualifiée d’ambition démesurée. Car, il faut parfois avoir l’humilité nécessaire pour reconnaîtr­e réellement ses limites. Justement, indépendam­ment du niveau affiché par la Tunisie lors de la période de préparatio­n, l’on reconnaît qu’elle reste encore très mal outillée pour prétendre à un parcours aussi avancé que l’exige le coach Maâloul.

Lorsqu’on a parlé de bon comporteme­nt de l’équipe nationale lors de ses dernières rencontres ou de démonstrat­ions remarquabl­es face au Portugal et l’Espagne, c’est en effet par rapport à notre statut habituel et surtout en tenant compte de nos moyens. Mais de là à se situer à un stade aussi avancé de la coupe du monde, c’est certaineme­nt de la prétention.

Certes, le droit de rêver est permis à tout le monde, mais faut-il encore qu’il soit mesuré.

Maâloul doit apprendre donc à se retenir, surtout qu’une telle surexcitat­ion pourrait constituer une pression très lourde pour nos joueurs. Difficile certaineme­nt à gérer.

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Nabil Maâloul

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