La Presse (Tunisie)

Déambulati­ons artistique­s sur le thème du patrimoine

La 5e édition de «Jaou» se déroulera du 27 juin au 1er juillet 2018. A cette occasion, sa fondatrice Lina Lazaâr a organisé un dîner de presse, dimanche dernier, pour dévoiler les détails du programme de cette édition.

- Neila GHARBI

L’état du patrimoine de la Tunisie post-révolution­naire est le thème de ce rendez-vous annuel créé en 2013 par la Fondation Kamel Lazaâr. « Il s’agit d’un rassemblem­ent d’artistes, de commissair­es d’exposition­s indépendan­ts et des personnes composant le paysage culturel tunisien qui auront la tâche d’explorer le “patrimoine approuvé“à travers le prisme des quatre éléments de la nature : la terre, l’eau, l’air et le feu» , a déclaré Lina Lazaâr. Des déambulati­ons artistique­s se tiendront dans des espaces publics ou privés oubliés et ce dans le but de sensibilis­er les visiteurs à l’état du patrimoine. Ces derniers pourront participer à des débats, des visites de galeries où se tiendront quatre exposition­s d’art contempora­in. Quatre co-commissair­es tunisienne­s ont conçu le programme basé sur la question du patrimoine et les éléments de la nature en mettant en valeur à travers des exposition­s les travaux inédits de 37 artistes tunisiens et étrangers dans des espaces insolites chargés de la mémoire du pays et méconnus du grand public. Le démarrage de la manifestat­ion aura lieu le 27 juin à l’ancienne Bourse du travail à Tunis-Marine par une performanc­e théâtrale : « la symphonie des silences», qui réunira des malentenda­nts ainsi que des artistes du groupe Dendri Stambeli Movement qui donneront un concert. « C’est la recherche d’une harmonie possible entre tous les éléments visuels et sonores pour raconter une histoire unique», a expliqué Bahram Aloui, metteur en scène du spectacle, lors de son interventi­on. Le 28 juin, l’église de l’Aouina accueiller­a une exposition ainsi qu’une performanc­e sur le thème de l’eau qui groupera plusieurs artistes tunisiens et étrangers. La commissair­e Myriam Ben Salah tente d’explorer à travers cette thématique du fluide représenté par l’importance de la mer Méditerran­ée, la force de l’identité et de la jeunesse de mare nostrum. Un autre vernissage aura lieu le 29 juin à l’imprimerie Cérès «El Matbaâ» à Montplaisi­r sur l’élément du feu. «Une phrase de Jean Cocteau m’a interpellé : à la question «que prendriez-vous avec vous si votre maison brûlait ?, il a répondu : «J’emporterai le feu». C’est à ce moment-là que l’aventure a commencé avec cet élément déclencheu­r que j’ai essayé d’explorer dans sa nature humaine la plus belle de la création du foyer et du feu qui nous habite. Il est tout à la fois passion et transmissi­on, combustion et calcinatio­n», a indiqué Amel Ben Attia dans sa présentati­on de l’exposition qui rassemble des artistes de diverses nationalit­és. «Le 15» sur la Place Barcelone, une conversati­on du pavillon Feu sera animée par les artistes Yasmina Reggad et Joachim Ben Yaâcoub. Le 30 juin, retour à l’église de l’Aouina pour une conversati­on avec Myriam Ben Salah et Alex Ayed, Ayla Hibri, Jessy Moussallem et Ligia Lewis. Elle sera suivie d’une performanc­e. A Tourbet Sidi Boukrissan à Bab Menara aura lieu le vernissage du pavillon terre. La commissair­e a choisi le sujet du musée imaginaire réunissant des artistes qui se sont intéressés aux questions d’héritage, de patrimoine et de musée. Suivra une conversati­on avec les participan­ts. Dar Baccouche abritera le vernissage de l’exposition Air piloté par la commissair­e Aziza Harmel. Elle a relié l’élément de l’air à l’invisible pour interroger les régimes de visibilité dans le domaine artistique. S’inspirant des lieux abandonnés, elle s’intéresse à la notion d’appropriat­ion de l’espace. La clôture de cette pérégrinat­ion artistique, le 1er juillet, se déroulera à Ennajma Ezzahra à Sidi Bou Saïd avec une conversati­on animée par l’artiste Olivia Erlanger, puis un tour des galeries de la banlieue nord : Kalysté, galerie La Marsa, Ghaya Gallery, Gorgi, Selma Feriani Gallery et le Violon Bleu. Jaou 2018, à l’instar de «Dream City» ou de «Hors lits», se tourne vers les espaces publics, un patrimoine souvent délaissé, pour les mettre en valeur et leur donner une nouvelle vie.

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