La Presse (Tunisie)

Où sont passées les revues sportives ?

De nombreux magazines sportifs ne sont plus disponible­s auprès des kiosques à journaux. Ils ont été remplacés par des jouets et toutes sortes de gadgets.

- Mohamed Salem KECHICHE

La chute du lectorat des magazines de presse ou des journaux ne se décrit plus tant l’ère du papier est révolue à cause de la digitalisa­tion des supports de lecture. A cause d’Internet et des réseaux sociaux, le lecteur est submergé d’articles de tous genres même si la qualité n’est pas au rendezvous. Sites web, E-books (magazines électroniq­ues), et blogs ont tôt fait de rassasier le lecteur. Au point que certains buralistes ont vu la vente de leurs journaux et magazines chuter. Ils craignent pour leur avenir. La baisse conséquent­e de leurs revenus du côté d’El Menzah 6 fait dire à l’un d’eux sur un ton amer : « Il y a trop de concurrenc­e dans mon commerce. De nombreux autres points de vente vendent strictemen­t les mêmes articles ce qui a tendance à se répercuter indirectem­ent sur mes revenus» . Ce buraliste qui vend également des confiserie­s désemplit de plus en plus à cause de la concurrenc­e déloyale des bonbons et chocolats de marque étrangère écoulés à prix cassés dans des petits commerces de la rue d’Espagne et d’El Jazira. La diversific­ation des produits, il la maîtrise sur le bout des doigts même s‘il devient sceptique quant à l’avenir de son magasin vieux de vingt ans. A ses fidèles clients, il propose un café express ou avec crème, servi avec célérité et offert par la maison. Par une machine à café rapide et performant­e visiblemen­t. Une manière de récompense­r ses clients fidèles. Mais ceci suffira-t-il quand on voit l’exiguïté de son échoppe et le mauvais éclairage ? Le clap de fin approche à grands pas. Le boutiquier ne désarme pas pour autant et continue de «gérer» son activité moins lucrative qu’avant.

Un secteur qui sent le soufre

Une mère de famille de deux enfants raconte son intérêt manifeste pour cette boutique qui a pignon sur rue, à quelques encablures de son domicile. C.M. raconte : « Je viens souvent accompagné­e de mes enfants pour leur acheter quelques friandises ou des boissons sucrées et beaucoup plus rarement un magazine. Généraleme­nt, je prends une revue scientifiq­ue destinée aux juniors pour mon fils, Personnell­ement j’ai abandonné la lecture des magazines sauf à titre exceptionn­el» . Pourtant les prix des revues et magasines d’origine étrangère généraleme­nt de France est un prix étudié. Un magazine qui coûte cinq euros sera vendu à six ou sept dinars alors qu’il devrait en coûter bien plus soit quinze dinars si on tient compte de la convertibi­lité de trois dinars pour un euro. En parcourant de nombreux points de vente de magazines de la capitale, il y a une chose saisissant­e, c’est le manque cruel de revues sportives, à croire que les Tunisiens se désintéres­sent de plus en plus du sport. Dans ces boutiques on trouve à peine quelques exemplaire­s d’une même revue. Les magazines de tennis et de basket ne sont plus proposés tandis que le football, sport roi qui compte un nombre important de revues, offre un choix très limité. L’invasion des applicatio­ns et des sites webs sportifs consultabl­es gratuiteme­nt et en quelques clics ne sont pas étrangers à cette nouvelle réalité dans le paysage de la lecture en Tunisie. Pourtant la sensation du papier est unique et reste immuable et imperméabl­e au temps. Malgré cela les magazines restent sur les étalages, faute de preneurs.

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