La Presse (Tunisie)

Le foot au coeur de «Baganda»

Dans le but d’être en phase avec l’actualité sportive marquée par la Coupe du monde de football, la Maison du roman a proposé, mercredi dernier à la Cité de la culture, une rencontre littéraire avec l’écrivain Chokri Mabkhout autour du thème «Le football

- Neila GHARBI

Animée par l’écrivain Mohamed Habacha, la rencontre à laquelle assistait un public réduit mais attentif a permis à l’auteur Chokri Mabkhout de revenir sur les péripéties qui l’ont amené à l’écriture de son roman d’investigat­ion «Baganda», publié en 2016 par Dar Attanouir. Le roman traite en l’occurrence du football et de son interactio­n avec les médias, la politique et la criminalit­é. Emu jusqu’aux larmes, le romancier a évoqué dans son témoignage certains souvenirs vécus dans son enfance et qui ont contribué à l’écriture de «Baganda». «Roman, médias, football et criminalit­é», tel est l’intitulé de ce témoignage qui se veut un éclairage sur une époque correspond­ant à l’enfance de l’auteur. «Le sujet est séduisant à plus d’un titre dans la mesure où je suis passionné de ballon rond depuis ma tendre enfance. Cette passion m’a conduit à la littératur­e» , avoue Chokri Mabkhout. Hassen et Hassine Attia et, le dimanche, Brahim Mahouachi avec sa chronique «Le café du dimanche» dans le quotidien Essabah ont été ses premières lectures : «La rubrique sport constituai­t mes premières lectures et je suivais avec mes deux frères aînés, mordus de foot les matchs diffusés par la radio avant que la télévision n’apparaisse, et ce, avant de s’adonner, plus tard, à la lecture des faits divers, puis des pages culturelle­s» , se souvient-il. « 40 ans après, j’ai écrit “Baganda” inspiré de ma vie d’adolescent. J’ai grandi au milieu des journaux et de la littératur­e. Plusieurs extraits de “Baganda“évoquent la marginalis­ation de footballeu­rs qui étaient un jour des stars portées aux nues par le public, puis sont tombés dans l’oubli et sans ressources une fois leur carrière terminée», ajoute-t-il. Parmi les légendes du football tunisien, l’auteur se remémore du gardien Attouga et des joueurs Abdelkader Ben Saïd (Gaddour), défenseur à l’Espérance, Abdelmajid Ben Mrad, Mohieddine Sghaïer, joueur au Stade Tunisien, et Mohieddine Habita qui ont contribué à l’âge d’or du football tunisien et ont éclairé l’enfance de l’écrivain et alimenté son imaginatio­n. «Baganda», c’est l’histoire de ces footballeu­rs avec leur audace et leur douleur, leur gloire et leur détresse. Ils ont offert leur vie au sport mais n’ont reçu en contrepart­ie que misère et pauvreté. «Je voulais les saluer parce qu’ils ont donné du bonheur et de la joie aux gens avant de tomber dans l’oubli et l’abandon» . Le personnage de «Baganda», la perle noire, est un champion sans championna­ts, «Maxima», un footballeu­r de quartier qui avait l’admiration de l’auteur de «Ettalyani», son précédent roman, prix de la fiction arabe 2015 décerné par le Booker Prize Foundation.

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