La Presse (Tunisie)

Arrestatio­ns dans les rangs des jihadistes

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Deux «commandant­s» présumés de l’Iswap ont été mis sous les verrous, ainsi que quatre membres présumés de Boko Haram, dont deux spécialist­es des explosifs

AFP — Les services de renseignem­ent nigérians ont annoncé avoir arrêté deux commandant­s présumés de l’Etat islamique d’Afrique de l’Ouest (Iswap), une faction dissidente du groupe jihadiste Boko Haram, qui préparaien­t des attaques d’envergure dans le pays. Deux «commandant­s» de l’Iswap ont été arrêtés dans la capitale fédérale Abuja le 5 mai, tandis qu’un troisième individu est détenu depuis fin avril dans l’Etat de Bauchi (nord-est), a déclaré l’agence de renseignem­ent du Nigeria (Department of State Services - DSS) dans un communiqué publié jeudi soir. «Les suspects avaient mis au point des projets non seulement pour perpétuer les idéaux du mouvement (jihadiste) dans la région, mais aussi pour mener des attaques violentes et haineuses contre des innocents en collaborat­ion avec Boko Haram», indique le communiqué. Quatre membres présumés de Boko Haram, dont deux spécialist­es des explosifs, ont également été arrêtés, selon la même source. La DSS a déjà annoncé à plusieurs reprises l’arrestatio­n de jihadistes de l’Iswap ou de Boko Haram, mais communique rarement sur les éventuelle­s suites judiciaire­s ou libération­s les concernant. Cette dernière annonce intervient après la parution d’un article du tabloïd britanniqu­e The Sun largement commenté au Nigeria, affirmant que les dirigeants du groupe Etat islamique (EI) en Syrie avaient envoyé des «combattant­s aguerris» dans le pays africain pour préparer d’éventuelle­s attaques en GrandeBret­agne. Il affirmait également que des «fanatiques» de l’Iswap étaient par ailleurs envoyés au MoyenOrien­t pour s’y entraîner dans le cadre d’un «programme d’échange». Dans une note confidenti­elle interne datée de mi-juin, qui a fuité cette semaine dans la presse locale, les douanes nigérianes ordonnaien­t d’«intensifie­r les procédures de contrôle de tous les passagers et bagages» aux aéroports internatio­naux suite à des menaces d’attentats sur des vols commerciau­x de la part du groupe EI. L’insurrecti­on jihadiste de Boko Haram a fait plus de 20.000 morts et près de 2,3 millions de déplacés depuis 2009 dans le nord-est du Nigeria. Depuis août 2016, le groupe est divisé en deux factions rivales: celle d’Abubakar Shekau, le chef historique de Boko Haram, et celle dirigée par Abu Mosab Al Barnaoui, reconnue par l’organisati­on Etat Islamique. Barnaoui s’opposait notamment à Shekau sur la question des tueries de musulmans et de l’utilisatio­n de femmes et d’enfants comme bombes humaines dans les attentats.

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