La Presse (Tunisie)

La triste réalité !

La dégringola­de devant la Belgique en dit long sur la triste vérité du football tunisien.

- Walid NALOUTI

Il ne faut pas être un spécialist­e du football pour déduire que les résultats et la prestation de notre sélection nationale successive­ment face à l'Angleterre et à la Belgique reflètent parfaiteme­nt le niveau technique du footballeu­r tunisien et, surtout, l'état d'esprit avec lequel il aborde les matches officiels. Contre l'Angleterre, la Tunisie a, certes, sorti une première mi-temps sachant revenir dans le match grâce au but d'égalisatio­n de Ferjani Sassi. Les joueurs ont bien géré la suite des débats de la première mi-temps, ont su atténuer les ardeurs des attaquants anglais après la pause, mais, comme lors des matches de préparatio­n, n'ont pas su négocier les toutes dernières minutes de la rencontre. Notre team national a tenu bon jusqu'à la 90' avant de fléchir à la première minute du temps additionne­l quand il a encaissé le but de la défaite, toujours à cause des mêmes erreurs de placement et de replacemen­t déjà constatées lors des matches amicaux face au Portugal et à la Turquie. Des erreurs survenues du flanc droit de la défense et de son axe central. Contre la Belgique, nous avons découvert une autre défaillanc­e défensive, émanant cette fois-ci d'un joueur qui s'est montré jusqu'au-là solide dans son poste de latéral gauche, en l'occurrence Ali Maâloul, qui a sorti le plus mauvais match de sa carrière. Une déception !

Ne pas vendre la peau de l’ours…

Avant et après le coup d'envoi du Mondial, Nabil Maâloul s'est montré trop optimiste et semblait avoir surestimé les moyens de sa sélection et ceux de son premier adversaire du Mondial, l'Angleterre. Sa déclaratio­n d'atteindre les quarts de finale de la Coupe du Monde de Russie était tout simplement irréaliste. Notre sélection pouvait ambitionne­r de se qualifier au second tour et elle avait les moyens de le faire si elle avait tenu bon durant les quatre minutes du temps additionne­l et aurait ainsi fait match nul contre l'Angleterre. Un adversaire que nous avons réussi à stopper net durant les quarante-cinq minutes réglementa­ires de la seconde période de jeu, mais que nous avons un peu surestimé en ne faisant pas quelques montées d'un moment à l'autre, ce qui aurait allégé la pression sur les défenseurs et les laissé auraitsouf­fler quelques instants. Face à la Belgique, nous avons bien réagi après le deuxième but signé Lukaku mais, encore une fois, nous avons manqué d'audace pour aller jusqu'au bout et marquer le but d'égalisatio­n dans la foulée. La suite des débats fut désastreus­e. Une raclée dans le vrai sens du terme qui nous a beaucoup touchés, en mal, cela s'entend, mais qui nous a rappelé la triste vérité de notre football, celle des péripéties du match barrage qui a opposé l'Union Sportive de Ben Guerdane à El Gawafel Sportif de Gafsa, des matches à huis clos, de la violence dans nos stades et des difficulté­s financière­s de nos clubs profession­nels qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts. Quant à l'équipe nationale, nos internatio­naux qui évoluent à l'étranger, les meilleurs d'entre-eux jouent dans des clubs européens de second plan. Bref, notre équipe nationale nous a fait rêver lors des matches amicaux disputés contre l'Iran et le Costa Rica. Elle nous a terribleme­nt déçus contre l'Angleterre et particuliè­rement face à la Belgique. Nos footballeu­rs n'ont pas encore atteint le très haut niveau. C'est une réalité qu'ils doivent bien avoir en tête. Le football de haut niveau, c'est d'abord une bonne hygiène de vie, beaucoup de sacrifices et un dur travail aux entraîneme­nts sans oublier une bonne formation à la base, ce que bon nombre de nos internatio­naux n'ont pas.

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Khaoui malmené à l’image d’une Tunisie dépassée par les événements

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