La Presse (Tunisie)

La Mannschaft a eu chaud !

Tony Kroos sauve le tenant en titre!

-

Menée au score, pas en réussite et réduite à 10 : l’Allemagne a fini par se défaire de la Suède grâce à un coup franc de Kroos en toute fin de match. Non, les champions du monde n’ont pas encore abdiqué. Eh oui, il faudra compter avec eux. Trente-deuxième minute de cet Allemagne-Suède à Sotchi, les champions du monde s’impatiente­nt. Dominateur­s, ils n’arrivent pas à se créer de réelles occasions et la tension monte, la nervosité s’installe. Balle au pied dans son camp, Toni Kroos, auteur d’un bon début de match, tente une passe anodine vers le rond central, le genre de geste qu’il a réussi des milliers de fois dans sa carrière. Bref, une formalité. Oui, mais ce début de Mondial ne ressemble à rien de ce que la Mannschaft a l’habitude de connaître, de maîtriser. Le Madrilène voit sa tentative intercepté­e, et deux passes plus tard, il observe Toi- vonen amortir de la poitrine dans la surface avant de lober Neuer, bien aidé par la pointe du pied de Rüdiger. Provisoire­ment éliminée, la Mannschaft est à terre. Quelques mois après avoir brisé les rêves italiens, la Suède se voit déjà éliminer un autre quadruple champion du monde. Sauf qu’à la fin, c’est toujours l’Allemagne qui gagne. Et aujourd’hui, c’était vraiment très à la fin.

Impuissanc­e allemande et réalisme suédois

Dos au mur, Joachim Löw avait décidé de frapper fort au coup d’envoi, en écartant Hummels, Khedira et surtout Özil — qui restait sur 26 titularisa­tions de rang en compétitio­n internatio­nale, soit depuis la Coupe du monde 2010 — du onze de départ. À leurs places, Rüdiger, Rudy et Reus pour redynamise­r une Mannschaft moribonde. Des choix d’abord payants, puisque sous l’impulsion de Rudy, l’Allemagne démarre le match tambour battant et s’installe dans le camp suédois. En alternant passes courtes et renverseme­nts de jeu, les champions du monde baladent les Suédois sans pour autant se montrer dangereux, malgré un Julian Draxler remuant, qui bute d’entrée sur Olsen. Sereins, les Suédois laissent passer l’orage et piquent au moindre contre, comme Berg qui bute in extremis sur Neuer (12e). Alors qu’on la croit monter en puissance, l’Allemagne ralentit, incapable de bousculer le solide bloc suédois, avant de perdre Rudy, touché au nez par Toivonen et remplacé par Gündoğan. Les Scandinave­s, eux, suivent soigneusem­ent leur notice, et démontent l’Allemagne pièce par pièce, jusqu’au but de Toivonen (32e). Sonné, la Mannschaft peine à réagir malgré une belle frappe de Gündoğan, et manque même d’encaisser le break juste avant la pause. Mais Manuel Neuer veille au grain.

La Reus’site change de camp

Au retour des vestiaires, l’Allemagne retrouve son vrai visage et son jeu de passe rapide et léché. Très vite, sur un centre rasant de Werner venu de la gauche, Marco Reus surgit pour remettre la Mannschaft sur les rails d’une reprise de l’intérieur du genou (47e). Les Weltmeiste­r respirent et retrouvent leur football. Kroos, Reus et Werner multiplien­t les tentatives, sans succès. Acculés devant leur surface, les Suédois deviennent de plus en plus rugueux, et le match s’électrise alors que l’Allemagne ne parvient pas à concrétise­r son écrasante domination. Une situation mal vécue par Jérôme Boateng. Averti cinq minutes plus tôt, le défenseur du Bayern Munich, coupable d’un nouveau tacle trop appuyé, récolte un deuxième carton jaune (81e), et abandonne les siens. Avec lui, ce sont les espoirs de huitièmes de finale qui semblent se dissiper pour l’Allemagne. Pas résignés pour autant, les hommes de Joachim Löw continuent de pousser. Même après une énième parade d’Olsen sur une tête à bout portant de Gómez (87e), même après une reprise de Julian Brandt qui s’écrase sur le poteau gauche, même à dix contre onze. Plus personne n’y croit, sauf eux, les Suédois finissent le match grillés comme des Krisprolls et commettent la faute de trop aux abords de leur surface. Sur un coup franc excentré à gauche, Kroos combine avec Reus et enroule dans le petit filet d’Olsen. L’Allemagne est sauvée. 28 ans plus tôt, Gary Lineker avait presque tout vu, sauf que ce soir, le football a été un sport qui s’est joué à 10 contre 11, et à la fin, c’est quand même l’Allemagne qui gagne.

Newspapers in French

Newspapers from Tunisia