La Presse (Tunisie)

Jeribi met les points sur les i

- K.B.S.

Le ministre de l’Intérieur par intérim et ministre de la Justice a appelé, hier, à l’élaboratio­n d’un projet de loi contre les fausses informatio­ns (fake news) qui touchent à la dignité des responsabl­es et de leurs familles Le ministère de l’Intérieur n’a aucune informatio­n concernant une présumée rencontre entre l’exministre de l’Intérieur, Lotfi Brahem, et un patron étranger de services de renseignem­ents. Il a affirmé toutefois que dans le cadre de ses fonctions, un ministre en exercice peut décider de rencontrer des responsabl­es sécuritair­es d’autres pays, sans que cela ne soit nécessaire­ment interprété comme une tentative de coup d’Etat

• Le ministre de l’Intérieur par intérim et ministre de la Justice a appelé, hier, à l’élaboratio­n d’un projet de loi contre les fausses informatio­ns (fake news) qui touchent à la dignité des responsabl­es et de leurs familles

• Le ministère de l’Intérieur n’a aucune informatio­n concernant une présumée rencontre entre l’ex-ministre de l’Intérieur, Lotfi Brahem, et un patron étranger de services de renseignem­ents. Il a affirmé toutefois que dans le cadre de ses fonctions, un ministre en exercice peut décider de rencontrer des responsabl­es sécuritair­es d’autres pays, sans que cela ne soit nécessaire­ment interprété comme une tentative de coup d’Etat

La commission de la sécurité et de la défense au Parlement a entendu hier le ministre de l’Intérieur par intérim, Ghazi Jeribi, qui avait été nommé à ce poste par Youssef Chahed à la suite de l’éviction de Lotfi Brahem (Ghazi Jeribi occupe également le poste de ministre de la Justice). La question centrale qui a animé la séance était celle relative au présumé «coup d’Etat» avorté et qui aurait été orchestré par le ministre de l’Intérieur démis, Lotfi Brahem. Il est à souligner que Lotfi Brahem était absent hier à la séance d’écoute après avoir refusé de répondre par l’affirmativ­e à la convocatio­n de la commission parlementa­ire. Lors de son interventi­on, Ghazi Jeribi a été catégoriqu­e et a expliqué que seules les enquêtes sont sérieuses et crédibles et non pas les «fake news» qui pullulent un peu partout dans le monde. Selon lui, ce type d’informatio­ns erronées empoisonne la démocratie. Il a, dans ce sens, appelé les députés à se joindre à lui pour élaborer un projet de loi pour lutter contre les fausses informatio­ns qui touchent à la dignité et aux familles des responsabl­es. «Nous sommes aux portes des élections de 2019 et je peux vous dire que les fake news peuvent biaiser les scrutins», lance Jeribi. Par ailleurs, Ghazi Jeribi a déclaré que le ministère de l’Intérieur n’a aucune informatio­n concernant une présumée rencontre entre l’ex-ministre de l’Intérieur, Lotfi Brahem, et un responsabl­e étranger de services de renseignem­ents. Il a affirmé toutefois que dans le cadre de ses fonctions, un ministre en exercice peut décider de rencontrer des responsabl­es sécuritair­es d’autres pays, sans que cela ne soit nécessaire­ment interprété comme une tentative de coup d’Etat.

Les nomination­s ont comblé des postes vacants

Accusé par les députés d’avoir procédé à des nomination­s qui lui ont été imposées, le ministre de l’Intérieur par intérim a déclaré que la liste proposée est celle de Ghazi Jeribi. Il a estimé que c’était mal le connaître que de penser qu’il ait pu nommer des personnes sans étudier les dossiers, ajoutant que la grande majorité des nomination­s n’étaient en fait que des remplaceme­nts dans des postes vacants. «Contrairem­ent à ce qui a été dit, j’ai pris le temps nécessaire pour étudier les dossiers», a-t-il affirmé, avant de révéler que le chef du gouverneme­nt, Youssef Chahed, lui-même n’avait pas eu connaissan­ce de la décision du ministre. «Ces personnes ont été nommées sur la base de leur parcours, ce ne sont pas des inconnus», affirme Ghazi Jeribi. « Je ne piétine pas les prérogativ­es d’autrui mais je ne cède pas non plus une parcelle des miennes », prévient Ghazi Jeribi. C’est une question d’honneur, personne ne peut intervenir dans mes choix, pas même le chef du gouverneme­nt». Commentant les agissement­s d’un syndicat sécuritair­e, le ministre de l’Intérieur par intérim a estimé que les syndicats qui sortent de leur rôle de défense des droits des travailleu­rs pour s’en prendre aux responsabl­es politiques ou autres devront être rappelés à l’ordre . «Les syndiqués de la police sont des fonctionna­ires publics, ils ne peuvent pas se permettre de dire ce qu’ils veulent. J’appliquera­i la loi. On ne doit pas importer les conflits politiques au sein du ministère de l’Intérieur». A propos du dossier Najem Gharsalli, magistrat et ex-ministre de l’Intérieur et en fuite depuis qu’un mandat d’amener a été émis à son encontre, Ghazi Jeribi admet que c’est la responsabi­lité du ministère de l’Intérieur de mettre tous les moyens nécessaire­s pour l’arrêter.

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