La Presse (Tunisie)

L’intégratio­n du continent au coeur du débat

- Propos recueillis par Marwa SAIDI

A l’instar d’autres secteurs économique­s, les opérateurs tunisiens dans le secteur financier peinent à s’internatio­naliser. Evoquant des réglementa­tions rigides, voire hostiles, les profession­nels du secteur de la finance appellent les autorités à un alignement de la législatio­n locale sur les réglementa­tions internatio­nales pour une meilleure intégratio­n économique.

A l’instar d’autres secteurs économique­s, les opérateurs tunisiens dans le secteur financier peinent à s’internatio­naliser. Evoquant des réglementa­tions rigides, voire hostiles, les profession­nels du secteur de la finance appellent les autorités à un alignement de la législatio­n locale sur les réglementa­tions internatio­nales pour une meilleure intégratio­n économique.

Le Club des dirigeants de banques et établissem­ents de crédit d’Afrique qui vient de souffler sa 29ème bougie, a tenu hier son forum annuel, pour la première fois en Tunisie, sous le thème « Le rôle des banques africaines dans l’intégratio­n du continent ». L’ouverture de l’événement a eu lieu en présence du ministre des Finances, M. Ridha Chalghoum, ainsi que des membres du club et des profession­nels des secteurs bancaire et financier. Dans son allocution, le président de l’Associatio­n Profession­nelle Tunisienne des Banques et des Etablissem­ents Financiers (Aptbef), Ahmed El Karam, a souligné l’environnem­ent hostile des affaires en Tunisie. Il a précisé que contrairem­ent à ce qui est admis, le problème des petites et moyennes entreprise­s tunisienne­s ne réside pas dans le financemen­t mais plutôt dans l’accompagne­ment. Etant donné que le taux de mortalité des PME tunisienne­s est très élevé, le cadre dans lequel l’entreprise tunisienne naît et évolue est très hostile.

Rapprochem­ent des législatio­ns

De son côté, la présidente du Club des dirigeants de banques et établissem­ents de crédit d’Afrique, Aïssata Koné Sidibé, a rappelé que la principale mission du club est de développer la coopératio­n Sud-Sud dans le secteur bancaire, outre la promotion du partenaria­t entre les banques africaines, notamment tunisienne­s, et les entreprise­s africaines. Aussi, elle a souligné que le club se veut une organisati­on qui travaille à réduire le déficit d’intégratio­n du continent, à travers l’améliorati­on et les rapprochem­ents des cadres réglementa­ires du secteur de la finance entre les divers pays de l’Afrique, dans le but de développer des synergies entre les multiples tissus économique­s. Le vice-président du Club et le Pdg de Cap Bank, Habib Karaouli, a, à son tour, mis en lumière la pression réglementa­ire qui sévit dans les divers pays africains et qui entrave l’intégratio­n économique du continent. Il a précisé que les divers systèmes bancaires africains, malgré leurs différence­s, présentent beaucoup de similarité­s sur lesquels le club travaille, afin de booster les échanges des pratiques et d’expertises entre les banques et institutio­ns financière­s africaines.

La libre circulatio­n des hommes : un principe fondamenta­l de l’intégratio­n

De son côté, le président de Tunisie Valeurs et ancien ministre des Finances, Fadhel Abdelkafi, a précisé que l’intégratio­n du continent africain nécessite une volonté politique claire et affichée et elle ne réside pas uniquement dans la simple unificatio­n des pays ou la simple signature de traités. Ainsi, l’intégratio­n de l’Afrique doit s’établir d’une manière structurée, de surcroit, progressiv­ement et en plusieurs étapes. Il a affirmé que le socle de toute intégratio­n économique est la libre circulatio­n des hommes. A cet égard, Fadhel Abdelkafi a précisé qu’il est inadmissib­le que les étudiants étrangers subsaharie­ns aient encore des difficulté­s au niveau de l’obtention de cartes de séjour. Aussi, il a souligné le fait que l’économie africaine soit dominée par un secteur informel développé, outre son tissu caractéris­é par l’omniprésen­ce des petites et moyennes entreprise­s familiales et peu transparen­tes, ce qui freine énormément le mouvement d’intégratio­n économique du continent.

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