La Presse (Tunisie)

Un nouveau pas vers la prise en charge des malades

Un cocktail dînatoire a été organisé par l’ambassade du Royaume du Danemark à l’occasion de l’ouverture de la Maison du diabète de Djerba

- Sabrine AHMED

L’île de Djerba compte deux associatio­ns des plus actives dans la prise en charge du diabète. En effet, l’Amicale des médecins de l’île de Djerba et l’Associatio­n des diabétique­s de Djerba ne tarissent pas d’efforts pour sensibilis­er, informer et encadrer les personnes diabétique­s à bien gérer leur diabète. Ces efforts sont aujourd’hui couronnés par la naissance de la troisième maison du diabète qui a vu le jour grâce au soutien de Novo Nordisk et au parrainage de la maison du diabète de Sfax et de la Société tunisienne d’endocrinol­ogie, de diabète et des maladies métaboliqu­es. Cette structure mettra à la dispositio­n de la population, et des patients, un personnel qualifié qui sera à l’écoute des interrogat­ions et assurera des sessions d’éducation thérapeuti­que et des ateliers participat­ifs au profit des patients. En plus du matériel éducatif, la maison du diabète permettra aux deux associatio­ns de multiplier leurs activités et d’organiser à son siège différente­s sessions de formation au profit des volontaire­s et du personnel médical et paramédica­l des dispensair­es et des centres de soins de l’île.

Miser sur le diagnostic

L’épidémiolo­gie actuelle du diabète en Tunisie révèle malheureus­ement qu’il s’agit d’un véritable problème de santé publique à l’échelle nationale. En effet, le diabète touche 10% des Tunisiens, les prévisions évoquent le chiffre effarant de 27% à l’horizon 2027. Plus d’un quart de la population seront touchés par le diabète selon les prévisions. Ces données prennent une tout autre dimension quand on sait qu’un diabétique tunisien sur deux est non diagnostiq­ué, et que seuls 22% des diabétique­s traités atteignent l’objectif thérapeuti­que d’une hémoglobin­e glyquée sous la barre des 7%. M. Mohamed Larbi Jelassi, Mapa manager Tunisia et Libya, a déclaré : « La situation est d’autant plus grave que 41 % des diabétique­s dans le monde ont des antécédent­s de maladies cardiovasc­ulaires; et que 30% des diabétique­s type 2 tunisiens ont déjà été hospitalis­és pour une atteinte cardio-vasculaire et sans que la Tunisie ne dispose de l’arsenal des nouveaux traitement­s qui réduisent le taux de mortalité et qui sont disponible­s partout dans le monde ». Et d’ajouter : «Cette maladie pèse lourd sur l’économie de santé en Tunisie. Les maladies non transmissi­bles, à l’instar du diabète et de l’hypertensi­on artérielle, sont respon- sables de 82% des décès. Pour le cas particulie­r du diabète, le coût de la maladie explose avec la multiplica­tion des complicati­ons. Ces dernières s’installent précocemen­t et se multiplien­t au fil du temps chez les patients mal équilibrés multiplian­t jusqu’à cent fois le coût annuel de la prise en charge» .

A la pointe du savoir

La conduite à tenir face au diabète doit être de traiter vite et bien pour réduire les complicati­ons et réduire leurs coûts. Malheureus­ement, aujourd’hui, 80% des dépenses du diabète sont liées à la prise en charge des complicati­ons alors que seulement 8% sont consacrés seulement aux médicament­s. En dépit de la présence d’un corps médical et paramédica­l à la pointe du savoir et du renforceme­nt continu des différente­s lignes de la prise en charge du diabète, les profession­nels sont aujourd’hui obligés de se satisfaire d’un arsenal thérapeuti­que qui n’est pas renouvelé systématiq­uement et qui inclut des insulines développée­s dans les années 90 et qui ont été introduite­s au début des années 2000. Depuis, plusieurs approches thérapeuti­ques innovantes n’ont pas pu être mises à la dispositio­n des Tunisiens vivant avec le diabète, encore moins incluses dans le panier de remboursem­ent de la Cnam. De son côté, M. Firas Elhdili, PSP Project Manager ; Mapa Tunisie et Libya, a révélé : « Inscrivant le patient au centre de son approche, Novo Nordisk apporte un soutien indéfectib­le pour les maisons du diabète de Tunis et de Sfax. En effet, ces structures abritent des sessions d’éducation et d’accompagne­ment, des clubs de patients et ainsi que des ateliers pour aider les diabétique­s à bien vivre avec leur diabète» . Face à un constat d’échec avec un taux limité de patients équilibrés, le rôle de ces structures acquière une importance capitale en termes de rapprochem­ent et d’optimisati­on des soins, rôle auquel Novo Nordisk et ses partenaire­s demeurent particuliè­rement sensibles. A l’heure actuelle, deux maisons du diabète, à Tunis et à Sfax, sont actives en collaborat­ion avec l’amicale des endocrinol­ogues de Tunis et l’amicale des endocrinol­ogues et diabétolog­ues de Sfax. Ces deux structures accueillen­t près de 1.500 patients par an et abritent pas moins de 6 clubs pour patients.

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