La Presse (Tunisie)

Poutine salue la «grande autorité politique» d’Erdogan

Le président russe s’est entretenu par téléphone avec son homologue turc pour le «féliciter pour sa victoire» et convenir notamment de «maintenir une coopératio­n étroite» sur le dossier syrien

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AFP — Le président russe Vladimir Poutine a félicité hier Recep Tayyip Erdogan pour sa réélection qui témoigne selon lui de la «grande autorité politique» du chef de l’État turc dont il est un allié. Après avoir envoyé un télégramme de félicitati­ons hier matin, M. Poutine s’est entretenu par téléphone avec son homologue turc pour le «féliciter pour sa victoire» et convenir notamment de «maintenir une coopératio­n étroite» sur le dossier syrien, a indiqué le Kremlin dans un communiqué. Dans son télégramme, le président russe a «souligné que les résultats de l’élection attestent pleinement de la grande autorité politique de Recep Tayyip Erdogan», selon un autre communiqué du Kremlin. La réélection de M. Erdogan dès le premier tour témoigne également «du large soutien accordé au cap fixé sous sa direction sur les questions sociales et économique­s à laquelle la Turquie est confrontée, et au ren- forcement de la position du pays en termes de politique étrangère» , selon le communiqué. M. Erdogan, qui règne sur la Turquie depuis 15 ans et a été réélu pour un nouveau mandat de cinq ans, a noué une relation étroite avec Vladimir Poutine ces dernières années, malgré une année de crise après la destructio­n en 2015 d’un bombardier russe par l’armée turque à la frontière syrienne. En 2017, les deux dirigeants à poigne, dont les relations avec l’Occident connaissen­t des tensions, se sont rencontrés à huit reprises, sans compter de nombreux entretiens téléphoniq­ues. Vladimir Poutine, qui a rencontré en avril Recep Tayyip Erdogan, «a noté avec satisfacti­on les progrès du développem­ent des relations entre la Russie et la Turquie, qui dans plusieurs secteurs sont sur le point d’atteindre un niveau stratégiqu­e», a indiqué le communiqué. «Le président russe a confirmé être prêt à poursuivre un dia- logue soutenu, un travail étroit bilatéral sur l’ordre du jour régional et internatio­nal » , a précisé le Kremlin. Avec l’Iran, la Russie et la Turquie ont formé un groupe de travail sur le dossier syrien et sont les parrains du processus d’Astana qui a permis la mise en place de «zones de désescalad­e» sur le terrain. En avril, MM. Poutine et Erdogan avaient été rejoints par le président iranien Hassan Rohani pour un sommet trilatéral sur la Syrie à Ankara. Les liens commerciau­x entre Moscou et Ankara se sont aussi resserrés récemment, avec la constructi­on de la centrale nucléaire d’Akkuyu, dans la région de Mersin (sud), par le géant russe Rosatom, un chantier estimé à quelque 20 milliards de dollars. Ankara et Moscou ont aussi dit avoir conclu un accord portant sur l’achat par la Turquie, pourtant membre de l’Otan, de systèmes russes de défense anti-aérienne S-400, qui a irrité Washington.

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