La Presse (Tunisie)

Ces irrégulari­tés qui nous ont fait du tort…

Un bureau fédéral disloqué en pleine campagne du Mondial, une rumeur annonçant le remplaceme­nt de Nabil Maâloul et, pour enfoncer le clou, la polémique sur la blessure de Ben Amor.

- Amor BACCAR Walid NALOUTI

Avant et au cours du Mondial, nous avons vu défiler sur les réseaux sociaux et entendu sur les plateaux TV et radios des commentair­es, voire des analyses, qui n’ont rien à voir avec la technique et la tactique. Nous avons assisté également à des irrégulari­tés auxquelles nous n’étions pas habitués à la veille des tournois de grande envergure que ce soit la CAN ou la Coupe du monde. Dans tous les bureaux fédéraux, il y a eu toujours des conflits entre leurs membres. Mais les anciens responsabl­es avaient du respect pour la fonction et savaient garder secrète leur cuisine interne, ce qui n’est pas le cas du bureau fédéral actuel disloqué en deux groupes à six mois du coup d’envoi de la Coupe du monde. Il y a ceux qui sont restés loyaux envers Wadii El Jery et ceux qui ont décidé de lui faire la guerre. La discorde entre les membres fédéraux a éclaté depuis le mois de janvier juste après le stage de Doha. Puis, il y a eu l’épisode du licencieme­nt de Nader Daoued, le membre du staff technique national, suivi de la rumeur de la séparation avec Nabil Maâloul avant le Mondial avant que ce dernier n’apparaisse en direct à la télévision à côté de Wadii El Jery pour démentir la rumeur.

Querelles de médecins !

Les malheurs de notre société viennent principale­ment de notre élite. Dans le domaine du sport, nous n’avons pas échappé à ce fléau destructeu­r. La polémique qui a accompagné la blessure de Mohamed Amine Ben Amor à cause des querelles entre les médecins de l’Etoile Sportive du Sahel, d’Ahly Djeddah et de l’Equipe Nationale a étonné plus d’un, vu le niveau académique des auteurs. Ils sont tous médecins sportifs et, par conséquent, des collègues et ils auraient mieux fait de communique­r ensemble que de créer une polémique dont on aurait aimé s’en passer à quelques semaines du coup d’envoi de la Coupe du monde. Ce qui fait mal dans cette malheureus­e histoire, ce que les trois médecins concernés sont tous Tunisiens et qu’ils ont fait du tort en premier lieu à leur corps de métier, sans compter qu’ils ont infecté l’ambiance au sein de l’équipe nationale qui souffrait déjà de la blessure de Youssef Msakni. Une fois l’épisode de la blessure de Ben Amor clos, certains chroniqueu­rs qui, habituelle­ment, ne s’intéressai­ent pas au sport, s’en sont pris à tort ou à raison à Nabil Maâloul parce qu’il récitait la « Fatiha » avant les coups d’envoi des matches. Du côté de l’Hexagone, les médias français n’ont fait aucun commentair­e sur Paul Pogba que nous avons vu pourtant en direct réciter lui aussi « La Fatiha ». Combien de fois, y compris durant le Mondial russe, nous avons vu des joueurs faire le signe de la croix ? Plusieurs fois sans que cela crée polémique. Toutes ces irrégulari­tés qui ne sont pas d’ordre technique, ni tactique du reste, nous ont fait du tort. Le résultat, nous l’avons vu sur le terrain : deux défaites lors des deux premiers matches, synonymes d’éliminatio­n dès le premier tour. C’est dire qu’il y a tant de choses à revoir dans notre football et, surtout, dans notre façon de faire. Une Coupe du monde ne se prépare pas en quelques mois. C’est un travail de longue haleine qui s’étale sur au moins un cycle de quatre ans tout en pensant et en mettant les moyens pour hisser le niveau du championna­t national.

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