Culture et baccalauréat : des questionnements…
ALORS que la crise gouvernementale perdure, sans issue, l’attention se focalise ailleurs. Rien de plus normal. Sur la Coupe du monde, c’était prévu. Reconnaissons, toutefois : la « matière » flambe, passionne, certes, mais ne va jamais loin. L’intérêt est prolongé, en revanche, s’agissant des deux grands sujets de saison : la culture et le baccalauréat.
A propos de culture, on s’interroge, surtout, sur les festivals d’été. Sur les mastodantes, « Carthage » et « Hammamet ». Mais aussi, et de plus en plus, sur « Sousse », « Sfax », le classique « El Jem », et le très prometteur « Bizerte ». Une vraie dynamique se crée, habituellement, autour de ces grandes joutes. Qu’en sera-t-il cette année ? Les programmes qui « filtrent », ici et là, indiquent comme une tendance à la « modicité ». L’argent manque, on le sait. Reste, malgré tout, la possibilité de compenser par l’expérience et par les idées.Ce que «Carthage 98 » propose, par exemple, serait un composé de spectacles « nouveau cru », modernisés, mixés, et de concerts grand public, plutôt « rotaniens». L’empreinte récente de la Cité de la culture s’y fait, en plus, ressentir. D’une certaine manière, on retrouve les mêmes titres, les mêmes noms. Grosse question : la tutelle du ministère pèse peut-être un peu trop. D’où le sentiment d’une programmation un peu froide, répétitive, plutôt « officielle ». La « dynamique culturelle » n’y gagne pas toujours. On verra bien. Le baccalauréat draine, lui, beaucoup de commentaires, comme c’est devenu coutume. Les mêmes commentaires, en gros. Sur la moyenne générale de réussite, estimée, généralement, insuffisante. Sur la « suprématie » des sciences au détriment des lettres, jugée « inquiétante » par nombre d’enseignants et d’intellectuels. Un questionnement s’y ajoute, cependant, cette fois-ci : d’aucuns lient, en effet, le pourcentage d’échec (plus 60%) « aux conditions économiques désavantageuses ». Entendre, même, « à la pauvreté ». Conclusion un peu hâtive, à notre avis. Essentiellement parce que ce pays vante une longue et solide tradition de justice éducative. Le fameux ascenseur social du leader Bourguiba fonctionne toujours, malgré tout. Malgré les avatars de ces huit dernières années. Malgré les difficultés persistantes des régions. Des statistiques plus détaillées nous le confirmeraient. N’allons donc pas vite : la configuration tunisienne se maintient : bien des élèves et des étudiants d’origine modeste gravissent encore l’échelle sociale, engrangeant succès et responsabilités.
le fameux ascenseur social du leader Bourguiba fonctionne toujours, malgré tout. Malgré les avatars de ces huit dernières années. Malgré les difficultés persistantes des régions. Bien des élèves et des étudiants d’origine modeste gravissent encore l’échelle sociale, engrangeant succès et responsabilités.