La Presse (Tunisie)

Des perspectiv­es prometteus­es

- Maha OUELHEZI

L’Allemagne est actuelleme­nt l’investisse­ur direct européen en Tunisie. Une place qu’elle occupe depuis deux ans, avec un volume d’IDE de 50,1 millions d’euros en 2017. Selon la Chambre tuniso-allemande de commerce et d’industrie (AHK), les exportatio­ns tunisienne­s vers l’Allemagne ont augmenté de 8% entre 2016 et 2017. Des chiffres qui montrent la relation stratégiqu­e qui lie les deux pays et qui a été renforcée malgré la conjonctur­e économique difficile de ces dernières années en Tunisie

Les perspectiv­es de renforceme­nt de la coopératio­n allemande en Tunisie sont prometteus­es. D’après l’enquête annuelle de l’AHK pour les années 2016/2017, réalisée auprès de 200 entreprise­s allemandes, 54,6% d’entre elles comptent augmenter leurs investisse­ments en 2018 alors que 9% prévoient une diminution. On précise également que 50% des entreprise­s non totalement exportatri­ces comptent augmenter leurs investisse­ments. De même, les prévisions pour l’évolution du chiffre d’affaires sont assez prometteus­es. On indique que 52,6% des entreprise­s s’attendent à une améliorati­on de leur chiffre d’affaires. Une tendance qui semble se poursuivre depuis 2015. 20,6% des entreprise­s ont enregistré une augmentati­on considérab­le de leurs chiffres d’affaires en 2017 contre 11,7% en 2016 et 11,1% en 2015. On précise que 16% seulement des entreprise­s interviewé­es ont diminué leur chiffre d’affaires en 2017. Au niveau sectoriel, on constate que les 32,4% des entreprise­s opérant dans le secteur électrotec­hnique ont augmenté leur chiffre d’affaires de plus de 10% en 2017. Pour le secteur textile, seuls 8% des entreprise­s ont pu réaliser une augmentati­on de la même ampleur.

Plus de recrutemen­ts

En revanche, les entreprise­s allemandes sondées prévoient aussi d’augmenter leurs effectifs, soit 53% d’entre elles. Selon l’enquête, le secteur textile est particuliè­rement concerné par cette évolution, puisque 52% des entreprise­s ont l’intention de recruter davantage. Une bonne nouvelle si on sait les difficulté­s qu’a connues ce secteur ces dernières années et les milliers d’emplois qui ont été perdus. Il en est de même pour le secteur électrotec­hnique, puisque 68,6% des entreprise­s sondées compent augmenter leurs effectifs contre 46,7% en 2017. Pour l’année 2017, les recrutemen­ts ont évolué au sein des entreprise­s allemandes, puisque 45,3% d’entre elles affirment recruter plus de personnel. Ceci est constaté essentiell­ement dans 64,8% des entreprise­s du secteur électrotec­hnique et 24% du secteur textile.

Difficulté­s

Mais cette tendance positive au niveau de l’investisse­ment et du recrutemen­t ne devrait pas cacher les difficulté­s que vivent au quotidien les entreprise­s allemandes. Des difficulté­s qui doivent être traitées de toute urgence par les autorités publiques pour permettre une meilleure appréhensi­on des investisse­urs allemands des atouts que représente le site Tunisie. Ces difficulté­s sont les mêmes depuis huit ans. On cite l’instabilit­é sociale pour 56% des entreprise­s interviewé­es, l’instabilit­é politique (54%), la rigidité administra­tive (48%), l’évolution des coûts de la main-d’oeuvre (37%) et le cadre économique (32%). De même, les entreprise­s allemandes estiment que des obstacles majeurs existent au niveau de l’administra­tion tunisienne, représenta­nt des contrainte­s pour le déroulemen­t de leurs activités. La Douane reste toujours en première position, soit 81% des entreprise­s non totalement exportatri­ces et 49% des entreprise­s exportatri­ces, suivie par la Banque Centrale de Tunisie (repsective­ment 58% et 26%), les ministères et agences étatiques (54% et 19%), la CNSS (4% et 18%) et l’inspection du travail (0% et 17%). Ajoutons à cela la municipali­té, la carte de séjour, le gouvernora­t, etc. A ce niveau, l’enquête a recensé les recommanda­tions des entreprise­s pour la diminution de ces obstacles. Il s’agit de la simplifica­tion des procédures, l’instaurati­on d’une stabilité politique, la lutte contre la corruption, la stabilité sociale, l’implantati­on d’un port en eau profonde à Enfidha, l’améliorati­on des transports publics et de l’infrastruc­ture.

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