Une édition à la hauteur d’une décennie
Clôture du Festival international du documentaire à Agadir (Fidadoc) avec deux projets de films documentaires tunisiens primés lors du pitching «Rien sur ma mère» de Latifa Doghri et «Fouledh» de Abdallah Chamekh. Le Grand prix «Nouzha Drissi» est attribu
Cette année, le Fidadoc fête sa dixième année. Une manifestation dédiée au documentaire qui s’est frayé son chemin pour devenir un festival important dans la catégorie documentaire au Maroc. Son dynamique directeur artistique et délégué général, Hichem Fellah, a voulu donner à cette manifestation une envergure internationale avec des partenariats très utiles pour les cinéastes du Maghreb. Un partenariat avec le Festival des trois continents à Nantes qui assure les ateliers «Produire au Sud», ainsi que d’autres partenariats avec le fonds Afac, Dox box, le CNC, les JCC, le CCM marocain et le Cnci tunisien qui a attribué des bourses aux projets des cinéastes tunisiens sélectionnés dans la catégorie «Produire au Sud». Notons que cette année, ces ateliers destinés à la formation à la coproduction internationale que le Fidadoc organise en partenariat avec le Festival des trois continents de Nantes ont été une grande réussite de par la qualité des professionnels invités, mais aussi de par la qualité des porteurs de projets présents qui ont, dès la première séance, formé une équipe soudée qui évolue dans une ambiance très détendue. Ces ateliers de formation intensive à la production de six jours, chapeautés par Guillaume Mainguet, ont été très constructifs, selon tous les participants et se sont conclus par une présentation publique des projets devant un panel de producteurs marocains et étrangers, de diffuseurs et de responsables de fonds régionaux. C’est à l’issue de cette présentation que les deux projets tunisiens «Rien sur ma mère» de Latifa Doghri, produit par Machmoum productions, et «Fouledh» de Abdallah Chameckh, produit par Mehdi Hamili, se sont distingués. Côté compétition, on notera 27 films : 18 longs-métrages et 9 courts-métrages. Avec pour films d’ouverture «Dans la maison de mon père» de Fatima Jebli Ouazzani (Maroc, Pays-Bas, 1997) et «3.000» de Asinnajaq, courtmétrage (Canada, 2018) Et pour film de clôture, «The Man behind the microphone» de Claire Belhassine (Grande-Bretagne, Tunisie, Qatar, 2017), un film qui retrace le parcours de l’un des plus grands chanteurs tunisiens Hédi Jouini. Une édition-anniversaire qui a démarré deux semaines plus tôt avec une tournée de projections ambulantes faisant étape dans 7 communes de la région Souss Massa pour 10 séances hors-salles et en plein air où ont été projetés 10 films marocains tournés au Maroc et qui ont marqué l’histoire du Fidadoc. La marraine de cette 10e édition est Fatima Jebli Ouazzani, réalisatrice de «Dans la maison de mon père», le premier documentaire marocain à recevoir le Grand Prix au Festival national du film, il y a exactement 20 ans. Une oeuvre bouleversante qui, depuis cette date, n’a plus jamais été montrée au Maroc. Le palmarès de la 10e édition du Festival international du film documentaire d’Agadir a été révélé à l’occasion de la soirée de clôture qui s’est déroulée samedi dernier à la municipalité d’Agadir. Le jury de la compétition internationale, composé de Sonia Ahnou (Algérie), Karim Aitouna (Maroc), Abdoulaye Diallo (Burkina-Faso), Jean-Louis Gonnet (France) et Dima Al-Joundi (Liban), a attribué : une mention spéciale à «Terra Franca» de Leonor Teles (Portugal), le Prix des droits Humains à «Amal» de Mohamed Siam (Egypte), le Prix spécial du jury à «Boxing-Libreville» de Amédée Pacôme Nkoulou (Gabon) et le Grand Prix «Nouzha Drissi» à «Demons in paradise» de Jude Ratnam (Sri-Lanka).