Les régions au coeur de la dynamique économique
Le développement régional constitue actuellement l’un des axes de développement économique majeur en Tunisie. Il a été démontré que les potentialités économiques des régions restent mal exploitées. Une situation qui requiert un engagement plus profond pou
Une étude réalisée par la Banque mondiale en partenariat avec le ministère du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale a établi l’indice de potentiel économique. Un indice qui s’intéresse à classer les régions tunisiennes selon leur degré de performance économique et leur potentiel économique. Une nouveauté dans la matière puisqu’on parlait jusquelà de l’indice de développement régional. Le nouvel indice classe, en effet, les gouvernorats en leaders, ceux ayant un potentiel de développement exploité, les gouvernorats moyens et les gouvernorats avec potentiel et performance modeste. Pour le premier groupe, l’étude dénombre Ariana, Ben Arous, Sousse, Monastir et Tunis. Pour le deuxième groupe, Nabeul, Kasserine et Sidi Bouzid. Pour le troisième groupe, La Manouba, Gafsa et Le Kef. Le troisième groupe rassemble neuf gouvernorats à potentiel moyen et performance moyenne tels que Zaghouan, Béja ou Mahdia. Le dernier groupe compte quatre gouvernorats qui sont Kébili, Siliana, Tataouine et Tozeur.
Plans de développement pilotes
Un classement qui montre l’ampleur des disparités régionales sur le plan économique, qui sont le produit de plusieurs facteurs, selon ce qu’a démontré l’étude. On cite la géographie favorisant les régions littorals avec accès sur les ports naturelles ou celle handicapante comme les conditions climatiques dans le Sud. Le deuxième facteur relève des économies d’agglomération et de la dépendance de trajectoire, qui permettent à certains gouvernorats d’offrir aux entreprises des gains de productivité. Il s’agit aussi de l’handicap du système de planification centralisé, de politique de développement ne permettant pas de réduire les disparités régionales et aussi des coûts logistiques élevés à l’intérieur du pays. A ce niveau, Zied Laâdhari, ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, a indiqué, lors de l’atelier de présentation de l’étude hier, qu’elle servira de point d’appui pour la mise en place de trois plans de développement pilotes pour les gouvernorats du Kef, Kasserine et Tatatouine. «Nous voulons déterminer les gaps et les diparités qui existent entre les régions et étudier les possibilités de les combler. Nous visons à mettre en place des plans de développement basés sur l’approche participative et aussi sur des bases scientifiques. Il s’avère que les régions en retard économique ont plusieurs potentialités économiques non valorisées», a-til affirmé. Selon le ministre, 14 gouvernorats présentent des indices de développement en retard par rapport aux autres alors qu’elles recèlent des ressources naturelles importantes, des ressources hydriques, des matières premières, des sites archéologiques, etc.
Stimuler la convergence
De son côté, Eya Mahgoub, économiste et chef de projet à la Banque mondiale, a souligné que la question de la réduction des disparités régionales repose sur trois question clés qui sont les possibilités de convergence de toutes les régions, le rôle du gouvernement central et des autorités locales et l’ampleur d’une intervention dans les régions maximisant l’impact des politiques menées au plan régional. D’ailleurs, l’étude a formulé quatre recommandations pour permettre une meilleure intégration économique au niveau de chaque gouvernorat. En premier lieu, il s’agit de profiter de la décentralisation pour améliorer la planification, le financement et la mise en oeuvre du développement local. En deuxième lieu, améliorer la formulation et la révision des politiques de développement. En troisième lieu, favoriser l’établissement de corridors de développement et enfin soutenir des programmes de développement intégrés dans certains gouvernorats.