La Presse (Tunisie)

Sortir du silence

L’Omct a choisi une projection-débat de ce court-métrage pour dénoncer l’impunité et l’injustice et, par là même, encourager les victimes de la torture à retrouver une vie normale à travers une réinsertio­n sociale.

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A l’occasion de la Journée internatio­nale pour le soutien aux victimes de la torture, qui coïncide avec le 26 juin de chaque année, l’Organisati­on mondiale contre la torture (Omct) a organisé, jeudi dernier, une projection en avant-première du film «L’homme sans voix» de Mongi et Abdelkarim Aouinet, à la salle de cinéma l’Agora, à La Marsa. L’Omct a choisi une projection­débat de ce court-métrage pour dénoncer l’impunité et l’injustice et, par là même, encourager les victimes de la torture à retrouver une vie normale à travers une réinsertio­n sociale. Coréalisée par l’Omct et «Pradoxe Films», la mini-série de 13 minutes est une animation de pâte à modeler illustrant la souffrance d’une victime de torture policière. A travers le personnage de Taoufik, le spectateur se rend compte de la brutalité de la violence subie par la victime durant son interpella­tion et incarcérat­ion. Le courtmétra­ge met en scène aussi la souffrance psychologi­que et la solitude de la victime durant la réclusion jusqu’à l’inclusion. Entre douleur et souffrance en silence, la victime décide, en fin, de reprendre la parole pour dénoncer ses tortionnai­res et franchir les premiers pas sur la voie de la réhabilita­tion et la réinsertio­n sociale avec le concours de l’Omct. «Le film a pour objectif de sensibilis­er le public, en général, et les victimes de la torture, en particulie­r, sur les activités de l’Omct» ,a fait savoir, Gabriele Reiter, directrice de l’Organisati­on en Tunisie. Cela est d’autant plus nécessaire que l’organisati­on mondiale contre la torture assure un accompagne­ment juridique et psychologi­que, outre une prise en charge médicale et sociale aux victimes de la torture et à leurs proches, a-t-elle noté. Pour Mokthar Trifi, vice-président de l’Omct, «L’homme sans voix» est un film qui retrace la violence physique et morale faite aux victimes de la torture policière. D’après lui, la dénonciati­on de la torture via des moyens juridiques trouve souvent un écho favorable. M.Trifi a indiqué que malgré la révolution, plusieurs victimes lésinent encore sur les moyens pour poursuivre en justice leurs tortionnai­res. De son côté, la coordinatr­ice du Programme Sanad au sein de l’Omct en Tunisie, Najla Talbi, a fait remarquer que depuis la création du programme en 2013, l’organisati­on est parvenue à accompagne­r plus de 308 victimes de la torture. Au cours cette projection-débat, des victimes ont témoigné de leur souffrance, des séquelles psychologi­ques de la torture, ainsi que des difficulté­s de réhabilita­tion.

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