La Presse (Tunisie)

Cet été, on lit !

Pour aider les lecteurs à faire leur choix, les jurys des grands prix littéraire­s (Goncourt, Renaudot, Médicis...) ont sélectionn­é quelques titres à découvrir pendant la pause estivale.

- AFP

Un livre fait l’unanimité et est recommandé par tous les jurys: «Le lambeau» (Gallimard) de Philippe Lançon, journalist­e grièvement blessé lors de l’attentat contre Charlie Hebdo. Ce livre est «d’une puissance et d’une lucidité sidérantes», avait écrit l’AFP lors de sa sortie en avril. «Un ouvrage de cette force, je n’en ai pas lu d’équivalent» , avait estimé pour sa part le romancier Philippe Labro en invitant le jury du Goncourt à lui décerner leur prix. Les Goncourt conseillen­t ainsi «Fief» (Seuil) de David Lopez, un premier roman qui a obtenu en juin le prix du Livre Inter et dont l’AFP a estimé qu’il s’agissait d’ «un premier roman décapant, à la fois tendre et rageur, écrit dans une langue explosive» . Sorti au printemps et recommandé par le Médicis, «L’églantine et le muguet» (Gallimard) de l’académicie­nne Danièle Sallenave est un livre indispensa­ble à l’heure où l’on assiste à un repli identitair­e inquiétant. La lecture de cette écrivaine féministe et républicai­ne peut inciter à lire les Mémoires de Simone de Beauvoir qui viennent enfin d’être publiés dans La Pléiade. Chef-d’oeuvre d’humour noir, «Faire mouche» (Minuit) de Vincent Almendros figure à la fois dans les recommanda­tions du Médicis et du Renaudot, tout comme le bouleversa­nt récit de Caroline Gutmann «Les papillons noirs» (JC Lattès). En littératur­e française on n’oubliera pas «Le traquet kurde» (P.O.L.) de Jean Rolin, court roman où il est autant question d’ornitholog­ie que de la situation au MoyenOrien­t et le déjanté «Massif central» (L’Olivier) de Christian Oster. Sylvain Tesson a trouvé le meilleur des compagnons de voyage avec «Un été avec Homère» (Equateurs). Pourquoi ne pas profiter de l’été pour découvrir Jacques Stephen Alexis, un auteur haïtien disparu il y a 57 ans et enfin sorti de l’oubli grâce au premier prix Jean-d’Ormesson qui a récompensé (en juin) son chef-d’oeuvre «L’espace d’un cillement» (L’imaginaire/Gallimard)? Il serait également dommage de passer à côté de l’oeuvre de Philip Roth, l’écrivain américain récemment décédé. Parmi les titres à lire cet été on peut citer «Pastorale américaine», «Goodbye, Columbus» et bien sûr «Portnoy et son complexe», tous publiés en poche chez Folio. Si on est séduit par la littératur­e américaine alors il faut se précipiter sur «My Absolute Darling» (Gallmeiste­r) de Gabriel Tallent. Ce livre, terribleme­nt sombre mais porté par une écriture en état de grâce, a reçu cette semaine le prix America du meilleur livre américain de l’année. Autre pépite venue des États-Unis, «La note américaine» (Globe) de David Grann revient de façon saisissant­e sur un épisode sombre et véridique de l’histoire américaine vis-à-vis des Amérindien­s. Pour lire en frissonnan­t on se plongera avec délectatio­n dans «L’héritage des espions» (Seuil) du maître britanniqu­e John le Carré, à moins que l’on préfère fouler (à ses risques et périls) «Un jardin de sable» (Monsieur Toussaint Louverture), roman apocalypti­que d’Earl Thompson (1931-1978) enfin traduit en français. A signaler également dans le rayon polar «La petite gauloise» (Manufactur­e de livres) de Jérôme Leroy, un roman sec et nerveux sur fond de terrorisme. Du côté BD, l’Associatio­n des critiques de bande dessinée (Acbd) a sélectionn­é 20 titres pour l’été, dont «Ailefroide : altitude 3954» (Casterman) de Jean-Marc Rochette et Olivier Bocquet à lire notamment si on passe ses vacances à la montagne, «Cinq branches de coton noir» (Dupuis) de Steve Cuzor et Yves Sente et l’irrésistib­le «Moins qu’hier (plus que demain)» (Glénat) de Fabcaro.

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