La Presse (Tunisie)

Les fils du désert, la tête haute !

En s’imposant sur le fil face à l’Égypte (2-1), l’Arabie Saoudite peut repartir de Russie la tête légèrement haute. Au contraire des Pharaons qui rentrent avec zéro point dans leur besace. Mais avec le record de leur légendaire portier Essam El-Hadary.

- Salah buteur

Les supporters égyptiens et saoudiens mis à part, ils sont peu nombreux à avoir préféré cet Arabie saoudite-Égypte sans véritable enjeu au plus vendeur UruguayRus­sie. Erreur fatale. Déjà, parce que la rencontre s’est avérée fort sympathiqu­e. Mais surtout, car les quelques puristes installés devant leur téléviseur ont pu assister à un moment d’histoire. En foulant la pelouse de la Volgograd Arena, le légendaire portier égyptien Essam El-Hadary est devenu, à 45 ans et 5 mois – soit trois ans de plus qu’Aliou Cissé, le sélectionn­eur du Sénégal –, le plus vieux joueur à disputer une Coupe du monde. Pour son unique match dans la compétitio­n. Et, si celui qui pèse à présent 156 sélections avec l’Égypte n’a plus la même détente, ni la même vitesse d’exécution que lors de sa période faste à Al Ahly, il a toutefois pu célébrer son record en détournant de fort belle manière un penalty de Fahad Al Muwallad. Pas suffisant, toutefois, pour empêcher l’Égypte de s’incliner pour la troisième fois en trois matchs.

Visiblemen­t touchés par le record établi par Essam el-Hadary, les 22 acteurs commencent la rencontre sur un tempo bien lent. Mais, au grand bonheur des supporters présents à Volgograd, le rythme va s’accélérer d’un coup avec Salem Al Dawsari à la baguette qui slalome entre cinq Égyptiens avant d’allumer une première mèche au-dessus (15e). Le match peut réellement débuter avec d’un côté des Saoudiens qui tentent de construire, sans vraiment réussir à pénétrer dans la surface adverse, et des Égyptiens qui patientent pour mieux piquer en contre. Une tactique qui fonctionne à merveille pour les Pharaons et Mohamed Salah qui profite d’une transversa­le sublime de Said, d’une défense statique et d’une sortie hasardeuse de Yasser Al Mosailem pour ouvrir la marque d’un joli lob (0-1, 22e). De quoi alerter les Saoudiens ? Pas vraiment, puisque l’ailier de Liverpool se présente à nouveau seul face à Al Mosailem, mais manque cette fois-ci son piqué (24e), avant que Trezeguet, le faux, vienne effleurer la lucarne d’une jolie frappe enroulée (34e). Intenable sur son couloir gauche, le Marcelo saoudien, Yasir Al Shahrani, sonne alors la révolte en obtenant un penalty sur un centre contré de la main par Ahmed Fathy (39e). Serein, Fahad Al Muwallad se présente, mais Essam El-Hadary met toute sa rage pour détourner sur sa barre le penalty de l’attaquant saoudien. Visiblemen­t désireux de faire briller leur portier, les Égyptiens provoquent un second penalty sur un tirage de bras de Gabr sur Al Muwallad. Mais, cette fois-ci, El-Hadary lâche les armes devant Al Faraj (1-1, 45e+5).

Le trublion Al Dawsari

Le second acte démarre sur les mêmes bases que le premier. Soit lentement. Et comme lors de la première période, les Pharaons tentent de faire mal en contre, mais Trezeguet manque le cadre sur son coup de boule (54e). Au contraire de Hussein Al Moghawi qui ne manque pas de précision, mais qui tombe sur un Essam ElHadary des grands soirs (68e). La suite ? Des fautes, des hors-jeu, des crochets, une passe à dix des Saoudiens, des accélérati­ons boltesques de Salah, des frappes en tribunes. De quoi patiemment attendre le coup de sifflet final qui offrirait un point à chacune des deux équipes. Mais c’était compter sans l’abnégation des Saoudiens qui poussent jusqu’au bout et finissent par débloquer la situation au buzzer par l’intermédia­ire de Salem Al Dawsari, qui trompe El-Hadary d’une jolie demi-volée. Un coup dur pour l’Égypte et son portier, qui rentrent chez eux avec un vilain zéro pointé.

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Mohamed Salah, buteur pour du beurre…

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