La Presse (Tunisie)

Le Maroc a fait trembler l’Espagne!

Menée deux fois au score, «La Roja» est parvenue à égaliser à 2-2 dans le temps additionne­l après avoir eu recours à la VAR. Ouf ! L’Espagne affrontera la Russie en huitièmes.

- L’alarme Boutaïb

La logique était pourtant implacable : le Maroc, déjà éliminé, ne pouvait pas faire le poids contre l’Espagne, favorite de la compétitio­n malgré l’éviction récente de Julen Lopetegui. Les champions du monde 2010 l’avaient prouvé, ils étaient de retour à la suite de leur prestation aboutie face au Portugal, seulement en première période face à l’Iran. Mais la réalité de l’instant est venue balayer tout cela d’un revers de main. Ce lundi soir à Kaliningra­d, l’Espagne s’est fait très, très peur. Menés deux fois au score, les Espagnols ne doivent leur première place qu’au match nul entre le Portugal et l’Iran. Que retenir ? Les efforts d’un Maroc magnifique, accrocheur et discipliné, qui sort du Mondial la tête haute, comme celle de Youssef En-Nesyri. Et la domination beaucoup trop stérile de la Roja. Pour l’Espagne, il faudra se mesurer à la ferveur locale contre la Russie en huitièmes de finale. Attention au putsch

Il était dit que la dernière du Maroc d’Hervé Renard dans cette Coupe du monde se ferait sans son Mehdi Benatia, forfait de dernière minute. Remplacé par l’ancien Angevin Romain Saïss, l’habituel capitaine des Lions de l’Atlas laisse à Mbark Boussoufa le soin de serrer la main tatouée de Sergio Ramos au moment de démarrer les hostilités. Un différenti­el de 17 centimètre­s sépare les deux hommes. Une preuve indirecte que ce duel semble déjà déséquilib­ré ? Que nenni. Les premiers signes de la déterminat­ion marocaine sont visibles : Nordin Amrabat initie un front contre front avec le défenseur central du Real Madrid comme s’il était le grand frère de Mohammed Salah. Cette action peut paraître anodine, mais à partir de ce moment-là, Ramos va complèteme­nt sortir de son match. À la suite d’un contrôle un peu long d’Andrés Iniesta, le Madrilène hésite à intervenir. Pas Boutaïb, qui fonce vers le but et frappe du gauche entre les jambes de David de Gea (0-1, 14e). Avec ce coup de massue sur la tête, l’Espagne se décide à appliquer du mercurochr­ome et son pansement des héros. Les hommes à l’oeuvre ? Iniesta et Isco, qui combinent comme des chefs sur le côté gauche. Avec sang-froid, le Madrilène couche Munir d’une feinte de frappe, puis loge la gonfle sous la barre (1-1, 19e). La fin de l’inconstanc­e ibérique ? Toujours pas, puisque Ramos laisse encore Boutaïb s’échapper, mais l’attaquant sort cette fois-ci perdant de son duel avec De Gea. Maîtresse du ballon, mais incapable de passer devant au tableau d’affichage avec la pointe de la chaussure de Diego Costa, la Roja se retrouve seule face à ses démons de 2014.

La peur du vide

Face à l’obligation de résultat pour terminer leader de son groupe, l’Espagne peine à être souveraine. Une main de Gerard Piqué à l’entrée de sa surface n’est pas sifflée par le corps arbitral, de quoi rendre fou de rage Younès Belhanda qui se voyait déjà punir la Selección. Tant pis, le Maroc poursuit sa domination par Amrabat, dont la patate surpuissan­te explose l’équerre du but espagnol, dans lequel De Gea apparaît de plus en plus petit.

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