La Presse (Tunisie)

Vers un sommet Poutine-Trump «dans un pays tiers»

Le président américain, qui a évoqué la semaine dernière une possible rencontre en juillet avec Vladimir Poutine, a mandaté John Bolton, son conseiller à Moscou, pour tenter d’en poser le cadre

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AFP — Vladimir Poutine et Donald Trump vont se retrouver prochainem­ent pour leur premier sommet bilatéral, «dans un pays tiers», a annoncé hier le Kremlin après un entretien entre le président russe et John Bolton, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche. «Je peux dire qu’un accord a été atteint pour la tenue d’un sommet, et même un accord sur le moment et le lieu» de cette rencontre, qui seront annoncés aujourd’hui, a déclaré aux agences de presse russes le conseiller du Kremlin Iouri Ouchakov. Ce sommet aura lieu «dans un pays tiers», «très pratique à la fois pour la Russie et les Etats-Unis», a-t-il précisé. Donald Trump, en fonctions depuis début 2017, et Vladimir Poutine ne se sont rencontrés jusqu’à présent qu’en marge de réunions internatio­nales, la dernière fois en novembre dernier au Vietnam. Empoisonné­es par le conflit syrien, la crise ukrainienn­e et les accusation­s d’ingérence russe dans la présidenti­elle américaine de 2016, les relations entre Moscou et Washington n’ont jamais été aussi mauvaises depuis la Guerre froide. La visite du conseiller américain «donne l’espoir que nous pouvons faire ne serait-ce que des premiers pas pour rétablir des relations complètes entre nos Etats», avait déclaré M. Poutine en accueillan­t M. Bolton devant les caméras de la télévision russe au Kremlin. Donald Trump, qui a évoqué la semaine dernière une possible rencontre en juillet avec Vladimir Poutine, a mandaté John Bolton, son conseiller à la réputation de «faucon» à Moscou, pour tenter d’en poser le cadre. «Il faut malheureus­ement constater que les relations russo-américaine­s ne sont pas au meilleur de leur forme», a encore déclaré le président russe, estimant qu’il s’agissait du «résultat d’une âpre lutte politique interne aux Etats-Unis». «La Russie n’a jamais aspiré à la confrontat­ion», a-t-il affirmé, répétant vouloir rétablir des «relations complètes sur la base de l’égalité et du respect mutuel». «J’espère que nous pourrons, comme lors des discussion­s avec vos collègues, discuter de la possibilit­é d’améliorer la coopératio­n entre la Russie et les Etats-Unis», a répondu M. Bolton. «Même dans le passé, lorsque nos pays connaissai­ent des divergence­s, nos dirigeants et leurs conseiller­s se rencontrai­ent et je pense que c’était bénéfique aux deux pays, bénéfique pour la stabilité mondiale et le président Trump a cela à coeur», a-t-il ajouté. Vladimir Poutine, dont le pays accueille actuelleme­nt la Coupe du Monde de football, a félicité les EtatsUnis pour avoir remporté avec le Mexique et le Canada l’organisati­on du Mondial-2026: «Nous partageron­s avec plaisir notre expérience avec vous», a-t-il insisté, tout sourire. Selon M. Ouchakov, le sommet prévu devrait comporter un tête-à-tête, un repas de travail une conférence de presse commune et la publicatio­n d’une «déclaratio­n commune qui pourrait souligner les prochaines étapes des deux parties pour amé- liorer les relations bilatérale­s».

Mi-juillet ?

Au coeur de toutes les spéculatio­ns, cette rencontre des deux dirigeants sera scrutée avec une attention particuliè­re, notamment en raison des accusation­s d’ingérence russe dans la présidenti­elle américaine de 2016, que la Russie dément. Le tête-à-tête entre Vladimir Poutine et Donald Trump pourrait avoir lieu dans une capitale européenne juste avant ou après le sommet de l’Otan prévu les 11 et 12 juillet à Bruxelles, selon des médias russes et étrangers. Début juin, Vladimir Poutine avait indiqué qu’il était prêt à rencontrer Donald Trump, précisant que beaucoup de pays, dont l’Autriche, étaient disposés à accueillir cet événement. Cette semaine, le quotidien américain en ligne Politico a cependant rapporté que la rencontre pourrait être organisée à Helsinki, la capitale finlandais­e. Avant de rencontrer Vladimir Poutine, M. Bolton s’est entretenu pendant une heure et demie avec le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, avec qui il a évoqué, outre les relations bilatérale­s, les dossiers syrien et ukrainien, selon le ministère russe des Affaires étrangères. La détériorat­ion des relations entre Moscou et Washington n’a pu être enrayée par l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui avait pendant la campagne électorale assuré vouloir réconcilie­r l’Amérique avec la Russie de Vladimir Poutine. En avril, Washington a une nouvelle fois durci ses sanctions contre Moscou.

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