Quand les Tunisiens marchent sur la place Rouge!
Les Tunisiens ont fait preuve d’exemplarité dans et en dehors du stade
Ce qu’ont fait les Tunisiens ces jours-ci en Russie à l’occasion de la Coupe du monde de football est tout simplement extraordinaire. Et cela de l’aveu même des autorités et médias locaux, ainsi que des touristes étrangers sur place. C’est d’autant plus vrai que, d’une part, il s’agit d’une première tunisienne en termes de grande affluence sur ce pays et, d’autre part, la présence très massive des nôtres sur les lieux a largement damé le pion à celle des autres communautés. Pas plus tard que samedi dernier, à l’occasion du match Tunisie-Belgique, ils étaient quelque 20 mille de nos concitoyens (12 mille selon les autorités russes) à avoir investi les quatre coins de la capitale Moscou. Une marée humaine que d’aucuns, en témoins oculaires attentifs, n’ont pas hésité à estimer d’une ampleur sans précédent dans l’histoire de la métropole bolchevique! Le pic de «l’invasion tunisienne» est atteint dans l’aprèsmidi, à quelques heures du coup d’envoi du match, lorsque près de 20 mille des nôtres convergèrent vers la célèbre place Rouge, coeur battant de la capitale et symbole de fierté pour tous les Russes. Là où les pendules se sont mises à l’heure de Carthage, sous forme d’une ambiance typiquement tunisienne : drapeaux, banderoles, gadgets, chants, danses, airs de nos stades, bref tout y était, et jeunes et moins jeunes des deux sexes y participaient, corps et âme, toutes voiles dehors, avec un rare enthousiasme et dans une liesse indescriptible. Un spectacle féerique devant lequel les badauds étrangers se bousculaient, éberlués, pour ne pas rater l’aubaine alors que les petits rassemblements des supporters des autres pays, totalement éclipsés, passaient inaperçus. Ce qui fait encore plus notre fierté, c’est que la très spectaculaire «marche tunisienne sur la place Rouge» s’est déroulée spontanément, et sans le moindre heurt ni le plus infime dégât, à la grande joie de la… police de Poutine qui s’attendait peut-être à des débordements et qui s’offrira finalement un après-midi tranquille et, pour ainsi dire, inespéré! Ceci sur la voie publique. Ailleurs, dans les restaurants, cafés et bars, la part du lion en matière de consommation était, assure-t-on çà et là, tunisienne. Là où, devant un verre et un plat, nos «envahisseurs» gais et festifs avaient violé le calme romantique des lieux, en y faisant régner chants, danses et cris de joie. Là aussi, nouvelle note réconfortante : aucun incident à déplorer. Une «gifle» aux supporterscasseurs issus du hooliganisme sauvage qui sévit encore dans d’autres pays.
Un plus touristique inespéré
Admirables et étonnamment corrects, les supporters du onze national ont, au final, fait honneur à la Tunisie, en laissant de très bonnes impressions en Russie. On peut même aller jusqu’à parler de coup de foudre provoqué par cette superbe ruée. Coup de foudre, quand on sait que, désormais, et de leurs propres aveux, les Russes aiment plus les Tunisiens et les admirent davantage. Au point que certains évoquent des amitiés et contrats de mariage négociés et conclus, séance tenante ! Coup de foudre aussi, puisque la destination Tunisie est devenue, aux yeux des touristes russes, plus tentante. En atteste la déclaration que nous a faite le propriétaire d’une agence de voyages basée à Tunis. De retour de Moscou, ce dernier nous a confié que «l’impact de ce Mondial a été tel que j’ai pu arracher sur place quelque 170 réservations de séjour russes pour le mois de septembre», ajoutant que «certains de mes collègues, approchés par des TO moscovites, ont fait mieux». Dans la foulée, le ministère du Tourisme et de l’Artisanat, sur insistance de la ministre en personne, a sauté lui aussi sur cette occasion, pour booster le marché russe, avec l’étroite collaboration de son homologue bolchevique. Et là, balançons cette anecdote qui dit que «d’un rien, le foot a donné à notre tourisme ce que les milliards investis par notre ministère spécialisé n’ont pu donner». Sans commentaires…