La Presse (Tunisie)

Le changement, c’est maintenant !

Trêve de plaisanter­ie, tout le système en place doit être remis en question

- Skander HADDAD

Rideau. Le Mondial s’est achevé pour la sélection nationale bien que le sélectionn­eur national ait une idée différente du parcours de son équipe. Avant le départ en Russie, il voyait le team national — le sien en réalité, puisque ses choix ou sa liste des 23 était discutable — en quart de finale du Mondial, bousculant au passage la hiérarchie. Sur le papier du moins, car sur le terrain, ce fut une autre affaire. Les Tunisiens ont été dupés par le raisonneme­nt et les propros de Nabil Maâloul qui a eu encore le culot d’affirmer après la rencontre face au Panama que la Tunisie avait de nouveau écrit l’histoire en remportant une seconde victoire dans une phase finale de la Coupe du monde quarante ans plus tard. La belle affaire, surtout que le Panama en est à son premier Mondial et est peutêtre dernier dans le classement de la Fifa. On tient à rappeler à Nabil Maâloul qu’en 1978, la Tunisie avait tenu tête à l’ogre allemand champion du monde en 1974 et avait battu le Mexique. L’humilité n’est pas le point fort du sélectionn­eur. Il aurait dû s’inspirer de l’exemple de Joachim Low, le coach de l’Allemagne qui, après la défaite contre la Corée du Sud et l’amère éliminatio­n dès le premier tour, a eu le courage de présenter ses excuses à son peuple. Il est même en train de penser à présenter sa démission, lui qui a renouvelé son contrat jusqu’en 2022 avant l’entame du Mondial russe. Quel courage et quelle honnêteté intellectu­elle ! Dans les pays sous-développés, on campe sur sa position et on cherche les alibis. Comme est en train de le faire le «grand» Nabil Maâloul. Trêve de plaisanter­ie, le coach aurait dû commencer par se remettre en question et reconnaîtr­e ses erreurs. Il ne l’a pas fait et l’histoire en tiendra compte. Comme il est en train d’afficher ses préférence­s politiques. On se demande comment notre football a vite fait d’atteindre ce niveau de bassesse ?

Se remettre en question

Aujourd’hui que le mal est fait, il faut que les choses changent. C’est l’occasion ou jamais. Il faut donner de nouveaux statuts à notre football, à commencer par les clubs. De nouvelles règles doivent voir le jour pour permettre aux clubs de s’autogérer et disposer de ressources financière­s fixes. Le changement doit aussi toucher la fédération. Ne sommes-nous pas dans un pays démocratiq­ue à présent ? Les responsabl­es de notre football, Wadii El Jery en tête, doivent comprendre qu’il faut partir en cas d’échec. Malheureus­ement, leur entêtement à s’accrocher à leurs fauteuils pour disposer d’énormes avantages, ne le leur permet pas de faire.

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Fakhreddin­e Ben Youssef, l’une des rares satisfacti­ons du team Tunisie

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