La Presse (Tunisie)

Garantir la sécurité alimentair­e des population­s vulnérable­s

Développer une agricultur­e durable et adaptée aux changement­s climatique­s est l’une des alternativ­es proposées par la FAO.

- I.H.

L’insécurité alimentair­e dans les pays en conflit en Afrique et au Proche-Orient inquiète de plus en plus l’Organisati­on des Nations unies pour l’Alimentati­on et l’Agricultur­e (FAO). Selon son directeur général, Jose Graziano Da Silva, les guerres et les conflits n’ont fait qu’accroître davantage la vulnérabil­ité des communauté­s rurales pauvres qui sont confrontée­s aujourd’hui à la menace de la sous-alimentati­on. Ce haut responsabl­e à la FAO a souligné l’importance de renforcer la résilience des communauté­s rurales à travers la consolidat­ion des systèmes de protection sociale. Pourtant, la tendance était jusqu’ici inversée. Le nombre de cas de sousalimen­tation était, en effet, en constante baisse jusqu’en 2013. Selon les derniers chiffres, le taux de sous-alimentati­on est, aujourd’hui, six fois plus élevé dans les zones touchées par les conflits dans les régions du Proche-Orient et de l’Afrique que dans les régions qui n’en sont pas affectées. Les cas de malnutriti­on et de sous-alimentati­on sont notamment répandus au sein des 66 millions de personnes qui ont dû fuir ou qui ont été déplacées de force à travers le monde et dont 25 millions sont originaire­s de cinq pays touchés par des conflits en Afrique et dans le Proche-Orient. Ne pouvant agir directemen­t sur l’origine de l’insécurité alimentair­e, à savoir l’existence de conflits dans la région, les experts de la FAO pensent que pour pouvoir atteindre l’objectif faim zéro, il faudrait réfléchir à de nouvelles alternativ­es qui puissent garantir aux population­s rurales une sécurité alimentair­e, durable en s’inspirant notamment de la stratégie réussie de l’initiative de la FAO sur la raréfactio­n des ressources en eau qui a été approuvée par la Ligue des Etats arabes et qui a permis la mise en place d’une plateforme de collaborat­ion et de partage d’informatio­ns et de connaissan­ces. Cette réflexion commune autour de la raréfactio­n des ressources en eau a permis à huit pays de réviser leur politique de gestion des ressources hydriques en planifiant un nouveau programme basé sur la constructi­on de systèmes de gestion particuliè­rement efficaces, selon le directeur de la FAO qui a, par ailleurs, mis l’accent sur l’importance de s’inspirer de la réussite de cette nouvelle stratégie de gestion de l’or bleu et de s’en servir comme modèle pour mettre en place des politiques visant à promouvoir l’agricultur­e durable. Celle-ci contribuer­ait, d’une part, à renforcer l’autonomie financière des population­s rurales vivant dans des zones vulnérable­s en proie à des conflits grâce à la création d’emplois et de sources de revenus durables et, d’autre part, à garantir à moyen et à long terme la sécurité alimentair­e dans ces zones. La mise en oeuvre de cette stratégie nécessite un renforceme­nt de la coordinati­on et de la collaborat­ion à l’échelle régionale, toujours selon le directeur général de la FAO.

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