La Presse (Tunisie)

Grogne contre la crise du service public de santé

«Tous les jours, il y a des histoires choquantes de temps d’attente inacceptab­les, d’ambulances retardées et de patients laissés sur des brancards dans les couloirs», affirme le chef de l’opposition, Jeremy Corbin

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AFP — Des milliers de personnes ont manifesté hier à Londres pour défendre le service public de santé britanniqu­e (NHS), en crise alors qu’il fête ses 70 ans cette année, a constaté un journalist­e de l’AFP. Les manifestan­ts ont défilé dans une atmosphère bon enfant et en musique jusqu’à Whitehall, grande avenue du centre de la capitale britanniqu­e où se trouvent des ministères, brandissan­t des pancartes affichant des messages comme « Sauvez le NHS » ou «NHS SOS». Sous un chaud ciel bleu, ils ont réclamé davantage de moyens pour le NHS et dénoncé la pri- vatisation « désastreus­e » de certains services médicaux, huant en passant devant Downing Street, la résidence de la Première ministre conservatr­ice Theresa May. Jeremy Corbyn, le chef de l’opposition travaillis­te, a dit vouloir aller «jusqu’au bout de la terre et même au-delà pour défendre» le service public de santé», dans un discours très applaudi. « Un sous- financemen­t délibéré des services, et la pression sur les salaires de nos brillants médecins, infirmiers et membres du personnel médical, ont précipité le NHS au bord du gouffre», avait-il dénoncé dans un communiqué publié avant la manifestat­ion, imputant la faute aux gouverneme­nts conservate­urs de David Cameron puis de Theresa May. «Tous les jours, il y a des histoires choquantes de temps d ’ attente inaccept a b l e s , d’ambulances retardées et de patients laissés sur des brancards dans les couloirs», avait-il ajouté. Système de soins gratuits, le NHS est une institutio­n sacrée outre-Manche. Mais il est aussi un modèle en crise, confronté au vieillisse­ment de la population, à la croissance démographi­que et aux politiques d’austérité. Theresa May a promis d’injecter 20,5 milliards de livres ( 23,2 milliards d’euros) par an dans le service public de santé jusqu’en 2023-2024, provenant en partie de l’argent économisé en sortant de l’UE ( le « dividende du Brexit » ) et d’une hausse de l’impôt. Pour les manifestan­ts, ce montant est «insuffisan­t». Cette manifestat­ion était organisée alors que le NHS England a proposé de fortement limiter les interventi­ons jugées « inutiles » ou « risquées » , comme l’ablation des amygdales ou la réduction mammaire, afin d’économiser 200 millions de livres par an ( 226 millions d’euros).

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