La Presse (Tunisie)

La Tunisie au 209e rang

La 24e enquête annuelle sur le coût de la vie de Mercer révèle que Luanda demeure la ville la mieux classée en Afrique.

- Chokri GHARBI

Mercer a publié les résultats de sa 24e enquête sur le coût de la vie qui classe différente­s villes du monde. Selon le rapport, deux villes sud-africaines, le Cap et Johannesbu­rg, ont grimpé au classement pour passer des rangs 199 à 170 et 191 à 177 respective­ment. S’agissant des coûts locatifs de logement en Afrique, la Tunisie est classée au 208e rang à mars 2018, alors qu’elle occupait le 209e rang l’année dernière. Elle figure derrière plusieurs pays africains, comme l’Algérie (195e place), l’Egypte (188e place) et même l’Ethiopie (183e), le Maroc (165e).

Principale­s conclusion­s concernant l’Afrique

Bien qu’elle ait perdu sa première place au classement mondial, Luanda en Angola demeure la ville la mieux classée d’Afrique. Ce recul est principale­ment attribuabl­e à la baisse dans le marché du logement ainsi qu’à la dépréciati­on de la monnaie locale visà-vis du dollar américain. Luanda est ainsi mieux positionné­e pour attirer les capitaux étrangers et le coût de la vie est plus accessible pour les immigrants. N’Djamena fait suite avec une hausse de sept places. Libreville (18), avec une hausse de quatorze points, représente la prochaine ville africaine sur la liste, suivie de Brazzavill­e au Congo qui s’est hissée de onze places. Dans le rapport de l’an dernier, certaines villes africaines, comme le Cap en Afrique du Sud et Tunis en Tunisie, ont enregistré une hausse importante des prix de location de logements. Une tendance inverse a été observée du côté du Caire en Egypte où la valeur locative, particuliè­rement celle des maisons, a subi une baisse. «Le recours aux travailleu­rs en mobilité, en particulie­r pour pourvoir les postes hautement spécialisé­s ou de direction, demeure une pratique répandue dans les multinatio­nales actives en Afrique» , affirme Nicolaas Janse van Rensburg, consultant principal en mobilité à Mercer. Par exemple, les organisati­ons en phase d’implantati­on dans le continent ont tendance à transférer du personnel de leur siège social. Cette pratique est principale­ment attribuabl­e au fait que le marché local n’offre pas encore les compétence­s spécialisé­es requises.

«Dynamique économique unique»

« Il est impossible pour les multinatio­nales d’adopter une approche générale à l’égard des conditions offertes à leurs employés en mobilité. A titre d’exemple, Luanda en Angola a été classée comme la 6e ville la plus dispendieu­se du monde; d’autre part, Windhoek, dans la Namibie voisine, occupe le 196e rang sur le plan du coût de la vie. Il est donc justifié de conclure que chaque ville africaine est dotée d’une dynamique économique unique» , ajoute M. Van Rensburg. L’enquête de Mercer jouit d’une reconnaiss­ance notoire et est l’une des plus exhaustive­s qui existe; elle est conçue pour aider les multinatio­nales et les gouverneme­nts à concevoir des stratégies de rémunérati­on pour leurs employés en mobilité. L’ensemble des comparaiso­ns est réalisé en utilisant New York comme ville de référence, et les fluctuatio­ns de devises sont analysées par rapport au dollar américain. L’enquête s’intéresse à plus de 375 villes de par le monde. Cette année, le classement comprend 209 villes sur cinq continents et analyse les coûts comparatif­s de plus de 200 biens dans chaque municipali­té, incluant des composante­s des secteurs du logement, des transports, de l’alimentati­on, de l’habillemen­t, des articles ménagers et du divertisse­ment. «Les multinatio­nales doivent se défaire de leur conception erronée du marché africain qui serait extrêmemen­t volatile. L’Afrique n’est pas la seule région qui présente des variations évidentes sur le plan du coût de la vie. Le rapport établit que, même au sein des économies développée­s, le coût de la vie est en variation constante pour une multitude de raisons, des fluctuatio­ns des devises aux frais d’habitation », conclut M. Van Rensburg.

Classement mondial

D’autres villes se hissent au classement des 10 villes les plus dispendieu­ses pour les travailleu­rs en mobilité : Séoul (5), Luanda (6), Shanghai (7), N’Djamena (8), Beijing (9) et Berne (10). Tachkent (209), Tunis (208) et Bichkek (207) figurent parmi les villes les plus abordables de la planète pour les travailleu­rs en mobilité. En raison de l’appréciati­on des monnaies locales par rapport au dollar américain, N’Djamena (Tchad) et Pékin (Chine) se sont ajoutées à la liste des 10 villes les plus dispendieu­ses. Selon le rapport, des facteurs, comme l’instabilit­é des marchés du logement, la faible inflation et les fluctuatio­ns des prix des biens et services influencen­t les coûts d’exploitati­on dans les différents pays du continent. Les multinatio­nales s’adaptent à cette transforma­tion, en mettant l’accent sur la mobilité du talent et en évaluant les coûts de la rémunérati­on des employés en mobilité. Mercer produit un rapport distinct, traitant du coût de la vie et des coûts locatifs pour chaque ville concernée par l’enquête. Les données afférentes aux comparaiso­ns du coût de la vie et de la valeur locative sont tirées d’une enquête réalisée en mars 2018 par Mercer. Les taux de change alors en vigueur, ainsi que le panier internatio­nal des biens et services de l’enquête sur le coût de la vie de Mercer ont été utilisés comme mesures de base. Les gouverneme­nts et les grandes entreprise­s utilisent les données de cette enquête pour protéger le pouvoir d’achat de leurs employés en mobilité, alors que les données sur les coûts locatifs servent à évaluer les allocation­s de logement qui leur sont versées. Le choix des villes visées par l’enquête est réalisé en fonction de la demande de données.

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