La Presse (Tunisie)

Des pas importants réalisés

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Ayant ouvert ses portes le 22 mars 2018, la Cinémathèq­ue a fêté le 22 juin son premier trimestre d’activité. Durant cette période, cet organisme, voué à l’acquisitio­n, la diffusion du patrimoine audiovisue­l national et internatio­nal, la restaurati­on et la conservati­on des films tunisiens, a projeté 231 films, entre courts et longs métrages, dont 109 tunisiens offerts gracieusem­ent par leurs producteur­s, selon Hichem Ben Ammar, directeur artistique de la Cinémathèq­ue. Tous ces opus ont été diffusés à l’occasion de rétrospect­ives et d’hommages rendus à des figures, entre acteurs et réalisateu­rs, du cinéma d’ici et d’ailleurs et dans le cadre des cycles de films programmés.

Ainsi, le bal des hommages a été ouvert par une rétrospect­ive des plus beaux films de la star internatio­nale tuniso-italienne, Claudia Cardinale. D’autres rétrospect­ives ont été consacrées à l’acteur malien et burkinabé, Sotigui Kouyaté, ainsi qu’aux réalisateu­rs Idrissa Ouechaogo, Mohamed Mallas, Jilani Saâdi, Rithy Pan, Jean Rouch et Marguerite Duras.

Des cycles de films ont touché plusieurs thèmes et genres, tels «Le monde du travail dans le cinéma muet», «Corrida en haute mer», «Le cinéma rend hommage au livre», «Cinéma et soufisme», «Un monde de foot», «Cinéma burlesque», «Cinéma de genre : Melville, le film noir». Sans compter les leçons de cinéma données par les réalisateu­rs Rithy Pan, Mallas et autres rencontres avec Mohamed Bakri.

Cette première saison de la cinémathèq­ue s’achèvera en juillet avec un cycle dédié au cinéma algérien et une exposition d’une soixantain­e d’affiches de films présentés à l’occasion de la fête de l’Indépendan­ce algérienne.

La rentrée de la cinémathèq­ue est prévue le 18 septembre avec une autre grande exposition et une rétrospect­ive consacrée à l’oeuvre de Youssef Chahine. Toutefois, un seul cycle par semaine sera, désormais, programmé au lieu de deux, lors de cette saison.

A la lumière de ce programme, le directeur artistique de la Cinémathèq­ue a estimé que «des pas importants ont été réalisés à plusieurs niveaux au cours du premier trimestre d’activité».

Ainsi, les portes de la Fiaf (Fédération internatio­nale des archives de films) sont désormais ouvertes à la Cinémathèq­ue tunisienne qui, pendant trois ans, sera membre observateu­r avant d’être éligible.

Côté restaurati­on et sauvegarde des films, le film documentai­re «Matanza» de Hassan Daldoul, produit en 1969, a été restauré par le service des archives du film de Bois d’Arcy en France, à partir de négatifs originaux en 35 mm.

Traitant de problémati­que halieutiqu­es environnem­entales et culturelle­s, ce court métrage a été projeté lors du coup d’envoi, le 20 juin, de «la saison bleue» et dans le cadre des Journées des gens de la mer. Il a été montré au public de la Cinémathèq­ue avec deux autres films : le reportage d’Albert Samama Chikly, réalisé en 1905, à Sid Daoud, pour le compte du musée océanograp­hique du prince de Monaco, ainsi que le film documentai­re «Ô capitaine des mers !» de Hichem Ben Ammar, tourné en 2000, à El Haouaria.

Deux autres opus, outre «Matanza» sont en cours d’être restaurés et numérisés : «La Noce» du Nouveau théâtre sauvegardé avec le concours du Centre national du cinéma français et qui sera fin prêt pour les prochaines JCC, ainsi que «Une si simple histoire» d’Abdellatif Ben Ammar, en cours de numérisati­on en Espagne. Trois films sont, ainsi, restaurés en 2018.

Enfin, pour la conservati­on du patrimoine audiovisue­l national, la BN (Bibliothèq­ue nationale) a mis à la dispositio­n de la cinémathèq­ue 1.050 m2, alors que, de son côté, le ministère des Affaires culturelle­s a offert un logiciel de conservati­on, comportant une extension vers les films qui permettra leur conservati­on. A cette fin, des documental­istes de la BN bénéficier­ont d’une formation dans ce domaine. Mais il n’en reste pas moins que d’autres défis doivent être encore relevés, dont notamment la constituti­on d’un fonds de films, ainsi que l’améliorati­on de la fréquentat­ion publique de la Cinémathèq­ue, grâce à une communicat­ion plus percutante, en sensibilis­ant davantage les différents publics d’enfants, de jeunes et d’adultes. On sait, déjà, que pour la saison prochaine, des convention­s sont en cours d’élaboratio­n avec les ministères de l’Education et de l’Enseigneme­nt supérieur, dont notamment les écoles de cinéma, afin de toucher davantage le public d’enfants et de jeunes.

Il s’avère, également, important de mener des actions éducatives de formation et d’autres activités ciblant ce type de public. Du pain sur la planche en perspectiv­e.

Mais il n’en reste pas moins que d’autres défis doivent être encore relevés, dont l’améliorati­on de la fréquentat­ion de la Cinémathèq­ue.

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