La Presse (Tunisie)

Pleurer toutes les larmes de son corps !

De joie, de tristesse ou de fierté. Beaucoup de larmes ont coulé lors de cette phase de poules de la Coupe du monde.

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Voir un Brésilien pleurer est tout sauf insolite ces dernières années. Tout le monde garde en tête les larmes de crocodile de Thiago Silva lors du Mondial 2014, engendrant une réputation dont l’actuel capitaine du PSG a toujours du mal à se délester. Mais au moment où l’arbitre Björn Kuipers siffle la fin de ce Brésil-Costa Rica qui voit la Seleção vainqueur, Neymar est à genoux la tête plongée dans ses paumes. Buteur une minute auparavant, littéralem­ent en larmes quelques secondes plus tard. Aucune éliminatio­n ou drame personnel n’est à déplorer. Seulement que ce but inscrit à la 97e minute face au Costa Rica l’a libéré d’un poids. D’un poids tellement immense dont le Ney’ n’avait jusque-là pas réussi à se défaire. Ce premier succès en appellera un nouveau contre la Serbie quelques jours plus tard. Et comme par magie, Neymar fut bon.

Vibrations et émotions

« Entendre l’hymne du Panama en Coupe du monde pour la première fois va faire pleurer beaucoup de gens. Je pense d’ailleurs que je vais être l’un d’entre eux. » Román Torres avait prévenu tout le monde qu’il était émotif sur les bords. Il faut dire que son pays a participé pour la première fois de son histoire à la Coupe du monde. À la 88e minute d’un match décisif face au Costa Rica, c’est ce même Torres qui avait fait plonger tout un pays dans une extase rarement atteinte. Et durant les hymnes face à la Belgique pour l’entrée en lice du Panama, Torres a tenu parole. Visage incliné à 65° vers la pelouse, yeux aux trois quarts clos, il s’est laissé submerger par l’émotion à l’écoute des premières croches de son hymne. Le lourd revers face aux Belges n’y changera rien : Román Torres vient bel et bien de vivre l’un des plus beaux moments de sa carrière de footballeu­r.

Déchiremen­t pour Mohamed Salah

Ce devait être sa Coupe du monde. La compétitio­n qui aurait pu faire passer Mohamed Salah dans une autre pièce plus spacieuse et désirable, celle où se réunissent les meilleurs. Mais dès le départ, rien ne s’est passé comme prévu. Une épaule encore douloureus­e lui fait manquer l’Uruguay, une déroute face à la Russie et enfin, cette défaite dans les derniers instants face à l’Arabie Saoudite. Salah a marqué deux buts, d’accord, mais son Égypte termine bel et bien dernière dans un groupe pourtant annoncé à sa portée. Un retour au Caire avec 0 point dans l’escarcelle, vingt-huit ans après avoir reçu sa précieuse invitation pour participer à une Coupe du monde. Alors Momo’ craque. Pas d’yeux rouges face caméra ou de pleurs à la vue de tous, mais bien évidemment de façon pudique d’abord dans sa main, puis dans sa tunique égyptienne waterproof. Une scène déchirante pour n’importe quel humain qui possède un petit coeur.

Quand le moral en prend un coup

Nabil Dirar est dépité, dégoûté, démoralisé. Vingt ans après sa dernière participat­ion à la Coupe du monde, le Maroc est la première nation éliminée de l’édition 2018 à la suite de sa deuxième défaite en deux matchs. Comme face à l’Iran, les Lions de l’Atlas peuvent nourrir des regrets tant ils ont eu d’occasions contre le Portugal, mais ils ont encore perdu 1-0. Les mains en l’air vers les tribunes, l’ailier de Fenerbahçe remercie et s’excuse en même temps auprès de ses supporters. Le Maroc sortira quand même avec les honneurs contre l’Espagne, et Hervé Renard lâchera lui aussi sa larme de colère contre l’arbitrage.

Les nerfs ont lâché

On joue le temps additionne­l de la première période du premier match de poule du groupe C entre le Pérou et le Danemark. Après avoir eu recours à la VAR, l’arbitre a accordé un penalty à la Blanquirro­ja. Tout un pays est prêt à exploser de joie, le gardien Kasper Schmeichel plonge du mauvais côté... Mais la frappe de Christian Cueva s’envole au-dessus de la cage ! Quelques instants plus tard, l’arbitre siffle la mi-temps et le tireur fond en larmes. Réconforté par ses coéquipier­s, il aura toujours les yeux rouges au moment de revenir sur le terrain pour la deuxième période. Et le Danemark l’emportera finalement 1-0. Cruel.

Moez Hassan, inconsolab­le!

Huit cent trente secondes. Soit le temps passé par le dernier rempart tunisien Moez Hassen sur le pré pour sa première et peutêtre dernière Coupe du monde. C’est peu, bien trop peu. Blessé à l’épaule aux alentours de la quatrième minute de jeu, le gardien prêté à Châteaurou­x par l’OGC Nice avait pourtant serré les dents. Ce Mondial, il en rêvait comme tous ses coéquipier­s. Pendant neuf minutes, Hassen a tenté d’oublier cette blessure et s’est battu jusqu’à finalement s’effondrer. Vaillant jusqu’au bout, il se remettra quand même sur pied pour sortir lui-même de l’arène. Sur ces quelques dizaines de mètres, réconforté­s par ses partenaire­s, des larmes vont quand même s’échapper de ses glandes lacrymales. Tout simplement parce qu’il sait que son rêve vient de se terminer, et que le retour à la réalité fait toujours très mal.

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Mehdi Taremi ou toute la détresse d’un compétiteu­r iranien inconsolab­le

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