La Presse (Tunisie)

Un corps libre, digne et engagé

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La première édition des Journées chorégraph­iques de Carthage «Carthage Dance» s’est achevée, dimanche, en célébrant un corps dansant libre, digne et engagé.

« Cette première édition était l’occasion de vivre une expérience humaine et artistique unique», a souligné la directrice du festival Mariem Guellouz, lors de la cérémonie de clôture organisée au théâtre des Régions, à la Cité de la culture. « Cette première édition a été ainsi une occasion pour des artistes, universita­ires, danseurs et représenta­nts de la société civile de la rive nord et sud de la Méditerran­ée d’échanger leurs expérience­s par le biais du corps», a-t-elle encore expliqué. La première édition a voulu mettre l’accent sur la question de la dignité du corps dansant afin de mettre à nu les contrainte­s et les difficulté­s du danseur arabe et africain dans une époque mondialisé­e, a fait savoir Guellouz. Et d’ajouter : «Tous les danseurs n’ont pas la même liberté de circulatio­n, plusieurs d’entre eux sont obligés de vivre l’humiliatio­n pour pouvoir travailler ou voyager ». La directrice a, par ailleurs, tenu à exprimer sa fierté face à l’organisati­on du premier festival national de la danse en Tunisie, appelant, dans le même contexte, l’Etat à continuer à soutenir le danseur tunisien. Ainsi tout au long de cette première édition (26 juin-1er juillet 2018), «Carthage Dance» a invité le public à voyager à travers le corps dansant pour s’interroger sur les questions de domination, de précarité et d’intoléranc­e régissant les sociétés contempora­ines. Présenté lors de la cérémonie de clôture, le spectacle «Nass» (les gens) du chorégraph­e franco-marocain Fouad Boussouf s’interroge sur les frontières et les barrières humaines en questionna­nt les identités multicultu­relles du corps à travers la danse. En puisant dans le patrimoine marocain particuliè­rement dans le rythme de la musique Gnaoua et les danses régionales du Maroc, Fouad Boussouf a mis en avant la liberté du corps et sa force. Durant 60 minutes, sept danseurs se livrent dans un rythme effréné et une transe collective ponctuée par les sonorités de la musique, les pieds et les cris des danseurs. Boussouf a proposé à travers sa création une réflexion autour du caractère universel de la danse en mélangeant les registres entre la danse contempora­ine, le hip-hop et les danses folkloriqu­es marocaines. A travers le rythme du corps dansant et des mouvements de transe des danseurs, «Nass» est une invitation à rompre les frontières individuel­les pour s’unir et fusionner à travers la danse.

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